684 PRÉSENT(E) AVATAR : ALICIA VIKANDER. CREDITS : BEYLIN. ALIGNEMENT : ANTI DG, PASSIVE.
| Sujet: MAD MIND / ANDREA Jeu 25 Aoû - 17:46 | |
| mad mind La cible était à vue. Amelia l'avait traquée durant toute l'heure qui avait précédé, avec un objectif particulier en tête : lui dérober son sac à main. C'était censé être facile. Si le monde avait été différent, ce serait déjà fait depuis longtemps. Autrefois, elle l'aurait fait depuis longtemps. Sauf qu'aujourd'hui, les gens se promenaient armés, se suspectaient les uns les autres, et que même Amelia qui avait passé huit ans dans la rue ne s'y sentait plus chez elle. Jouer la carte de la sécurité était plus sûr. Inutile de se faire buter pour quelques poignées de dollars dont Olivia ne profiterait jamais si sa mère se retrouvait six pieds sous terre. Appuyée contre le mur de l'immeuble le plus proche, la brune regarda la vieille bourgeoise faire claquer ses talons sur le bitume et disparaître à l'angle de la rue, où elle la suivit avec la plus grande des précautions. Et puis soudain, elle décida d'agir : « Madame ? Excusez-moi ? » lança-t-elle d'une voix mielleuse. L'autre eut vite fait de se retourner, bombe lacrymogène en main. Mais il était déjà trop tard. La voleuse s'élança, arracha le sac et reçut le gaz derrière la tête, là où ça ne pouvait plus la blesser. La vieille bique hurla à s'en décrocher les poumons mais, sans surprise, personne ne lui vint lui porter secours : dans ce nouveau monde, on ne s'intéressait plus à quiconque se faisait dérober quoi que ce soit. Le petit banditisme n'arrivait plus à la cheville d'un jeu-vidéo. […] A bout de souffle, Amelia se laissa glisser contre le mur d'une ruelle et tenta de recouvrer ses esprits. Dire qu'elle n'avait pas eu peur aurait été mentir. Heureusement, le recel s'était effectué sans heurt, et voilà que Rhodes jouissait d'un petit capital supplémentaire de 71$ et 25 cents, de quoi nourrir Olivia les jours suivants et, avec un peu de chance, lui acheter un nouveau tee-shirt depuis qu'elle avait déchiré le dernier dans un squatt de junkie. Elle s'avérait chanceuse que sa fille ne soit ni capricieuse, ni exigeante : elle avait hérité de l'enfant le plus compréhensif et patient de la planète, et certainement aussi du plus intelligent. Soudain, une main se posa sur son épaule et la brune eut un mouvement de recul brutal. Instinctivement, elle sortit le pistolet qu'elle gardait au chaud dans sa poche sans savoir s'en servir pour le pointer vers celui ou celle qui osait venir s'en prendre à elle. En reconnaissant la sihlouette qui se tenait devant ses yeux flippés, un soupir sortit de ses lèvres et Amelia cracha aux pieds de l'homme. « T'es vraiment un sale con Swann. T'étonne pas si je finis par te buter par inadvertance. » Par précaution tout de même, et même en sachant qu'il n'était pas hostile à son égard, Amelia préféra se relever. Être en position de faiblesse et de soumission à ses pieds ne lui seyait guerre. « T'es là pour me regarder ou t'as quequ'chose de plus intéressant à faire ? Non parce que là, à part polluer mon oxygène, tu sers à rien. » La demoiselle se demandait souvent pourquoi elle avait commencé à être aussi méchante avec lui. Ce garçon qu'elle avait connu à l'école primaire, au collège, puis au lycée, et avec qui elle avait même partagé des heures d'étude à l'université était subitement devenu un étranger dans un monde étranger. L'archétype du petit fils à son papa, couvert d'honneur et de compliments, alors qu'elle avait tout perdu. Argent, parents, toit, petit-ami, dignité. Pourquoi était-ce elle et pas lui, hein ? Voilà pourquoi elle avait commencé à le haïr. Parce qu'il avait tout ce qu'elle aurait pu avoir, et elle n'aurait jamais. « T'as une sale gueule. Laisse-moi deviner : tu as passé les 24 dernières heures à travailler dans le bureau de papa sans dormir. Un fils dévoué avec un gros capital, et une grosse bagnole. » Amelia décida qu'elle l'avait assez attaqué et haussa un sourcil en guise de défi.
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