Nathaniel se baladait dans le quartier général de GAIA, il attendait comme la plupart du temps qu'on lui dise quoi faire. À vrai dire, il attendait surtout l'ordre de partir en reconnaissance pour les sorties du Darwin's Game, mais pour l'instant, ce n'était pas son tour donc il avait du temps à ne rien faire. Idéalement, il choisit de rejoindre l'armurerie que possédait sa team. Malgré l'ambiance fort désagréable que présentaient les sous-sols de la cabane, il voulait aller faire le tour et tenir la liste des armes présentes à jours. Réactualisez la liste de matériel ne faisait pas vraiment de mal de temps en temps et puis ça le tiendrait occupé un petit moment.

Il s’équipa d'un bandana qu'il attacha à sa tête pour recouvrir bouche et nez, cela l'aider à supporter un peu plus l'humidité que présentaient ces sous-sols. En passant non loin des prisonniers, il pouvait entendre certains cris de râle de ceux-ci. Personne ne peut vraiment supporter ces sous-sols et il était bien content de tenir avec les GAIA et de ne pas avoir à finir avec ceux-ci, il trouvait que cela se rapprochait un peu de la torture. Toutes personnes qui entraient dans cette prison ne pouvaient ressortir indemne mentalement. Quand Nathaniel y réfléchit, c'est vrai qu'en dehors de léger râle des prisonniers aucun bruit n'émanait de ces sous-sols. Même la poussière y avait élu résidence, on ne pouvait dater le dernier passage de personnes. Cela montrait à quel point personne ne voulait s'aventurer dans cet endroit. Seuls les plus téméraires venaient ici pour nourrir les prisonniers, ou renouveler le stock de nourriture. Cet endroit avait une réputation bien fondée.

Nathaniel arriva au final rapidement à l'armurerie, il la trouvait quelque peu vide, mais cela lui semblait excusable, très peu de membres de sa team utilisait les armes à feu comme lui. Et les flèches et arcs ne pouvaient pas vraiment être stockés dans un endroit comme celui-ci, ils arriveraient bien trop rapidement à un stade avancé de décomposition. En y réfléchissant même un semi-automatique n'aurait pas vraiment de chance en restant enfermé dans un endroit comme celui-ci, et ceci ne se manqua pas. Nathaniel attrapa le premier qui passa sous sa main et se dit que quelques armes auraient besoin d'un bon nettoyage, et puis ça lui passerait un peu de temps avant de devoir partir pour rejoindre l'une des portes.

Il choisit de prendre une caisse et d'y stocker quelques armes afin de les remonter à la surface pour profiter du soleil et de la bonne température ambiante pour nettoyer certains fusils. Il voulut notifier tout ce qu'ils remontaient à la surface sur la liste placé à la sortie de l'armurerie, mais en s'y approchant, il vit correctement que ce n'était pas la peine et que ce serait de la perte de temps d'essayer d'écrire sur une feuille aussi imbibée d'humidité que celle-ci, il viendrait la changer et la mettre à jour plus tard. Il embarqua la caisse et rejoint l'extérieur avec encore, ce sont de râles des prisonniers perpétuels qui rendaient les déplacements dans ces sous-sols assez lugubres.

Il rejoint la surface, la sortie de cette cabane et alla s'installer dans l'herbe environnant. Il posa la caisse sur le sol s'installa et profita un instant de la lumière et de la chaleur qu'offraient ces bois.

Je n'étais qu'un novice, et ce, en beaucoup de domaines. Je ne connaissais rien à la chasse, je ne savais pas reconnaitre le temps d'une empreinte. Je ne pouvais pas avoir une idée approximative de son poids, de sa taille. Je ne savais pas comment marcher silencieusement, et ne sachant ni me servir d'un arc ni me servir d'une arbalète, disons le, les herbivores étaient, pour moi, impossible à capturer, ne sachant pas non plus comment faire un piège basique.

Je n'avais pas la moindre idée de l'utilité possible des différentes plantes qui pouvaient m'entourer, ni mêmes des fruits, dans le doute, je ne touchais à absolument rien, on m'a expliqué que certains pouvaient amener à des paralysies, des vives brûlures... Sans façon, merci.

Et pour tout vous dire, à part mon petit glock, je me suis toujours dit que ça ne servait absolument à rien que j'apprenne à me servir d'une arme à feu. Quelle erreur. Et que fais-je si j'arrive dans l'arène et que je trouve un kalachnikov ? Je m'en sers comme d'un marteau ?

Ces choses devaient m'être enseignées, mais pour ce faire, je devais déjà trouver l'enseignant, le tuteur. Le mieux serait que j'en surprenne un en plein milieu de cette occupation, un chasseur en pleine chasse, un cueilleur en pleine chasse. Et une personne faisant l'inspection de l'armurerie ou le maître d'armes ferait parfaitement l'affaire. Cependant, celle-ci n'avait pas été faite depuis des lustres.

Son tour de garde c'était passé sans encombre, il en a même profité pour admirer un peu son "coin préféré", le lac qui était dans la forêt. Une sorte de havre de paix dans ce monde qui ressemble à tout sauf à un havre de paix. Si cet endroit était un lac lambda, personne ne s'y attarderait sauf les pêcheurs. Mais dans ce jeu, c'était vraiment un petit Paradis, j'essayais le plus possible d'y aller et de prendre 15-20 minutes à contempler cet endroit, traversé par la lumière du soleil qui perçait la cime des arbres, une lumière éparse dut à certaines feuilles refusant ces rayons de passer. Le lac en lui-même me donnait envie de me baigner, l'eau était claire et limpide, j'y voyais d'ailleurs certain poisson, mais ne sachant pas si certains ne s'attaqueraient pas à moi, ou si je ne sais quoi au fond du lac vivrait, je préférais ne pas m'y risquer, et je restais là, sur une branche, à contempler. Je devrais peut-être y installer un Hamac, ça serait une bonne idée.

J'entrepris donc de rentrer à la base, pour emprunter un peu de tissu et du cordage, avant de m'atteler à la fabrication de mon hamac. Une fois arrivé cependant, un homme attira mon attention. Il était assis, je ne pouvais donc qu'avoir une idée approximative de sa taille, si ce n'est qu'il est plus petit que moi. Un bandana recouvrait sa bouche et son nez, chose étrange, surtout en extérieur, on pouvait être malade sur DG?

Ce qui m'intriguait le plus, c'était surtout le canon qui dépassait de la caisse. C'était une arme à feu ?
Sa réponse fut immédiate lorsqu'il en sortie une pour commencer à la démonter. C'était mon jour de chance ! Je m’avançai vers lui avec un signe de main. Son bandana m’empêchait de déterminer convenablement son âge, 30 ? 40 ? 50 ? Le dernier me paraissait peu probable, il semblait être en de bonnes conditions physiques. Je ne savais cependant pas si je devais le vouvoyer ou le tutoyer. Dans le doute, on va tenter de créer de la proximité en tutoyant, et s'il veut mettre de la distance par un vouvoiement, je poursuivrais sa demande.

"Bonjour, excuses moi, je vois que t'as l'air de t'y connaître en arme à feu, je peux regarder ? J'aimerais apprendre."
Dis-je les yeux brillants, comme un enfant à qui on venait d'offrir son cadeau de noël. À ces mots, je m’assis près de lui, je doutais qu’il allait dire « Non, c’est mort casse toi », c’était histoire d’être poli, et surtout de lui faire comprendre que j’étais un novice, donc s'il pouvait m’expliquer ce qu’il faisait ça m’arrangerait pas mal.

La chaleur qui émanait en ce jour était très agréable. Si Nathaniel n'avait pas été un soldat aussi assidu, il aurait été trouvé un coin d'ombre pour se laisser, aller et passer une partie de la journée à somnoler. Mais à la place de ça, il avait choisi de nettoyer les armes. Dans ce jeu, elles peuvent être vraiment utilisées n'importe quand et, il retait sur le fait qu'un petit décrassage des armes leurs feraient vraiment du bien et lui permettrait de ne pas perdre la main sur ce genre de chose. En y repensant, il ne pouvait pas perdre la main sur ce genre de chose, chez lui, il avait quelques armes auxquelles il tenait vraiment. Nathaniel se dit un instant que ça aurait été vraiment pratique s'il avait pu ramener son propre arsenal dans le jeu. Mais cela lui restait impossible, il se dit un instant qu'il ferait bien de les nettoyer un coup après être sorti du jeu.

Il empoigna la première arme qu'il eut l'occasion de saisir dans la caisse et la cala sur son épaule un cour instant, un M4, cette sensation lui rappelait de bon souvenir du temps de l'armée où il avait encore la possibilité de combattre librement. Un chargeur était toujours enclenché dans l'arme, il le retira et le posa à côté de lui, ce chargeur était vide, mais ce genre de chose se conserve, après tout si on devait commencer à enclencher les balles une par une sur un fusil cela serait très désagréable. Il vérifia dans les quelques secondes qui suivirent si la chambre de l'arme était vide. Il dut s'y reprendre à deux fois afin de réussir à reculer la culasse pour vérifier la chambre, une balle y était toujours enclenchée. Cela l'amusa, l'arme était tellement sale et encrassée qu'il se dit qu'elle avait dû s'enrayer et à la place de la nettoyer sa team avait surement juste dû la mettre de côté et ne plus y prêter attention.

Il retira le haut de l'arme en premier lieu. La mire fut assez simple à retirer en premier lieu et puis il retira le canon en second lieu. En regardant l'intérieur du canon, il ne pouvait voir la lumière filtrer de l'autre côté de celui-ci. Il se dit alors qu'il aurait besoin certainement de matériel, il s'était procuré une tige en métal et du tissu blanc qu'il gardait toujours sur lui. Avant qu'il ne plonge sa main dans sa poche pour saisir ce mini-kit de nettoyage improvisé, une personne surgit et l'interpella. Un cours demandait-elle.

Dans un premier temps, cela l'agaça, mais il ne laissait rien paraître, son bandana l'aidait un peu. Mais quand Nathaniel y réfléchit, il ne pouvait en vouloir à une personne qui voulait juste survivre sur ce jeu en apprenant les bases sur les armes à feu. Des personnes se contentent juste de déléguer ce travail aux autres et n'utilisent que ces armes pour tirer et profiter de ce plaisir. En tant qu'ancien soldat, Nathaniel avait dû apprendre à le faire lui-même, personne n'est plus apte que soit même pour nettoyer sa propre arme, un peu comme un trésor, ça ne se confie pas.

Avant même qu'il n'eut répondu, l'autre homme s'était assis à côté de lui. Nathaniel empoigna le bandana qui lui couvrait le visage le tira, le nœud à l'arrière se retira sans aucun souci. Nathaniel prit le temps d'observer l'homme un cours instant. Il était bien plus jeune que lui, à son âge Nathaniel n'avait pas le temps avec les jeux tels que Darwin's Game, il était encore à l'armée à cette époque-là, en y réfléchissant, il se souvenait que l'armée restait tout de même plus agréable que ce jeu, c'était moins sanglant et on se battait pour des valeurs aussi. Et aujourd'hui dans ce jeu, se rassemble des personnes qui se déchaînent pour tuer ou d'autres qui ont juste été un peu trop curieux. Lui, avant de rejoindre ce jeu, il savait ce qu'il l'attendait et c'était pour ça qu'il était venu ici, pas pour la violence, juste pour le plaisir de vrai combat.

Il posa l'arme sur ces jambes, tout en lui disant :

"Salut, pas de soucis, tant que tu es motivé pour ça, ça marche. Moi c'est Soap."

Même si l'autre homme faisait partie de sa team, il fallait savoir garder une certaine part de distance. Parfois pour sa propre survie certaine personnes pouvait vendre des informations et tant qu'on ne connaissait pas les autres personnes de façon tout ce qu'il y a plus de correct, on ne pouvait pas vraiment se permettre ce genre d'écart, il fallait garder ses précautions, comme à l'armée, pas de nom seulement des acronymes pour communiquer, Nathaniel se sentait vraiment comme à l'armée dans ce monde.

"Salut, pas de soucis, tant que tu es motivé pour ça, ça marche. Moi c'est Soap."


Disait l'homme tout en démontant l'arme avec précaution. C'était une M4, j'avais assez joué à counterstrike pour la reconnaitre, et j'ai dû la croiser sur certains policiers, il me semble, mais je ne sais plus où, cependant savoir beaucoup plus sur l'arme était difficile. Évidemment, je pouvais deviner le canon, la mire, ou était le chargeur, et voir où se trouvait la poignée. Mais aller jusqu'à la démonter pièce par pièce serait mission impossible.

Au premier abord, un pseudo pareil m'aurait fait rire, mais avec une précision pareille pour démonter son arme, il n'avait absolument rien de risible. Il était inconcevable que sa connaissance de l'arme fût seulement celle d'un américain lambda qui s'y connaissait "un peu" il était bien trop rapide et sûr de son geste. Il avait soit fait partie de l'armée, soit de la police en tant que force spéciale, soit un stand de tir. Le troisième étant souvent lié avec le premier ou le deuxième, ça ne m'étonnerait pas non plus qu'il dirige un stand de tir. Un mutisme complet se faisait devant le nettoyage consciencieux de sa première arme. Il avait même le matériel pour le faire, c'était incroyable.

Sans son bandana, on pouvait apercevoir les premiers traits de la vieillesse commencer à attaquer son visage. Il devait avoir la quarantaine, sa voix montrait une certaine expérience et la sagesse qui suivait son âge. Chose sûre, c'est que je devais parler, il ne semblait pas très bavard.

Je sortis tout d'abord mon glock de ma poche, vérifia que le cran de sûreté était bien enclenché. Dévissa le silencieux, puis je le déchargea, vérifia qu'aucune balle était resté dans la chambre, poussa le verrou de glissière vers le bas avant de la retirer complètement. Je me leva rapidement pour aller chercher une caisse à outils qui traînait non loin, pour me rasseoir près de lui.

Je continuais le désassemblage de mon arme en retirant le ressort de tige guide, le canon, pour enfin utiliser mon petit tournevis pour dégager ce foutu percuteur qui était impossible à enlever à la force des doigts, le truc était de pousser la bague d'écartement vers le bas tout en la laissant enfoncée. Une fois le percuteur dégagé, il fallait enlever le dépresseur d'extracteur, pour enfin retirer l'extracteur, puis la sécurité du percuteur. C'était impressionnant toutes les petites pièces qu'il fallait pour mettre tout ça en place. Après 2 bonnes minutes, j'avais démonté mon glock.

"Je sais faire ça, puis nettoyer avant de remonter, je connais le principe de base d'une arme, mais si tu pouvais me montrer dans le détail comment on fait pour des armes d'assaut, j'imagine qu'elles se ressemblent toutes plus ou moins, non ?"

Après un silence, enchaina sur un "Tu as été soldat, non...? Tu sembles connaitre tout ça sur le bout des doigts."

Je remontais mon glock en même temps que je lui posais mes questions. "Tu n'es pas obligé de répondre à la seconde question... Si ça t'embêtes ou quoi que ce soit, ça ne me regarde pas."

Après tout de quoi je me mêlais ? On ne se connaissait pas et voilà que j'en suis à lui demander des informations sur sa vie privée. Je sais que moi ça m'agacerait. Et pourtant, c'est comme ça que font les gens pour créer des liens non ? Ils échangent sur leurs vies, ils apprennent à se connaître. Je m'en fichais après tout, il pouvait être soldat comme pape, tout ce que je voyais, c'est qu'il s'y connaissait en arme à feu, et c'est cela que je voulais apprendre de lui, rien de plus. Mais j'avais besoin de m'intégrer dans cette foutue équipe, et je devais commencer dès maintenant.

"Moi, j'suis expert-comptable" lançais-je d'un ton léger. "J'ai appris sur un stand de tir à me servir de ça, à la base, je ne pensais pas que j'avais à apprendre plus que ça"

J'espère ne pas le faire fuir avec toutes mes questions à la con. Après tout, ça n'était pas moi, je n'avais pas l'habitude d'être comme ça, et je ne connais donc pas les effets qui pouvaient être reçus envers cette personne. Cependant, j'essayais, j'essayais d'être le plus amical possible pour qu'il me montre, qu'il m'apprenne, que je sache enfin me débrouiller si jamais j'ai cette merde entre les mains afin de pouvoir terrasser l'ennemi qui barra ma route. Bien qu'une balle reste une balle, l'arme en elle même à un effet dissuasif impressionnant, sans compter que les autistes avec leur gilet pare balle, prendront cher quoi qu'il arrive avec ce genre de truc dans mes mains.

Nathaniel fixa l'autre homme un instant s'attardant sur ce qu'il faisait, il le vit sortir un glock de sa poche. Il tira un léger sourire le glock ne faisait pas partie de ses armes favorites, surtout en terme de pistolet, peut-être parce qu'il est extrêmement simple à manier. L'arme restait cependant bien équilibrée, et elle avait tout pour plaire quand on commence à manipuler ce genre de type d'arme à feu. Le glock s'adapte facilement à la taille des mains, et c'est l'une des principales armes qu'on peut trouver en stand de tir pour débutant. Nathaniel avait dû tirer une ou deux fois avec cette arme, à l'armée à ses débuts se rappela-t-il.

Il regarda l'homme démonter l'arme avec une certaine aisance devait-il tout de même admettre. Nathaniel voyait que les mouvements étaient encore réfléchis de la part de l'autre homme. Mais à ce rythme, il pourrait certainement mémoriser les mouvements et en faire une deuxième nature. C'était un bon départ et Nathaniel fut tout de même un peu soulagé. Si l'autre personne était capable de démonter un glock, l'apprentissage serait qu'un peu plus rapide, les armes fonctionnent en moyenne de la même manière, il faut les mêmes composants pour faire fonctionner une arme, ce qui était dans un tout, pratique.

Il retourna à sa M4 quand l'autre homme eut fini de parler et continua le démontage de cette arme, suivant les étapes qu'on lui avait enseignées à l'armée, rien n'était plus facile de faire ce genre de choses quand on a l'habitude. Il eut rapidement fini ce démontage, le canon, le ressort, la culasse, toutes les composantes de la M4 était sur lui excepté le châssis qu'il alla posait contre la caisse en bois, quand il y repensa, il aurait dû prévoir un grand morceau de tissu pour pouvoir poser toutes ses pièces sur le sol, car mieux valait ne pas poser ses choses-là sur l'herbe, surtout après les avoir nettoyés ça serait bien plus inutile qu'autre chose, et il devait aussi se procurer de l'huile, il devait bien en avoir par ici. N'importe quelle huile pourrait faire l'affaire, il fallait juste nettoyer les canons et s'assurer de ne pas enrayer l'arme par la suite en huilant un peu les pièces du fusil et l'intérieur de la chambre et du canon surtout.

L'autre homme s'était lancé dans des séries de phrases interminables, Nathaniel comprenait qu'il faisait ça pour essayer de réduire la distance entre eux, mais le fait que l'homme commençait à le questionner sur sa vie en dehors du jeu était un peu embêtant, même s'il doit reconnaître que ce n'est pas sur sa vie immédiate, donc il n'arriverait pas réellement à le retrouver avec si peu d'information. Mais l'homme semblait assez confiant pour parler de lui librement, ce qui était dans un ensemble assez dérangeant, on ne savait pas à qui l'on parlait vraiment dans ce jeu, il fallait savoir garder un minimum de distance ce que l'homme ne semblait pas vraiment vouloir ou être capable de faire.

Une fois que l'autre homme laissa installer le silence, Nathaniel s'engagea à son tour pour lui aussi de longues phrases afin de répondre aux questions de l'autre homme. Il prit le temps de réfléchir un instant à ses réponses et puis se lança.

"Les mécanismes d'arme se ressemblent un peu tous, il n'existe pas vraiment mille façons de créer une arme, après on s'intéresse à la favorisation de certaines pièces dans les armes, pour augmenter les dégâts que peuvent effectuer une balle, ou bien pour la cadence de tir, après la base, c'est que plus le chargeur peut contenir de balle, plus l'arme est centré sur la cadence de tir, un peu comme un P90 qui à lui contient 50 balles chargeurs, tandis qu'un fusil moyen en contiendra 30 par chargeur."

Juste avec cette longue phrase Nathaniel avait l'impression de jouer les professeurs, cela pouvait se montrer en ennuyant se dit-il un instant, après tout l'autre homme voulait seulement un cours sur le montage démontage d'un fusil d'assaut pas sur le fonctionnement général des armes. Il passa dessus et retourna à son mini-cours.

"Enfin, donc oui, c'est à peu près la même chose. Et j'ai bien été soldat il y a quelques années de cela maintenant."

Il revenait à son état de calme habituel, la théorie des armes à feu n'était pas ce qu'il préférait, mais il avait retenu tout ce qu'on lui avait enseigné à l'armée, il n'avait jamais vraiment oublié les cours là-bas sur les armes à feu et ne les oublieras pas, il reste là dans un coin de sa tête. L'homme était expert-comptable dans la vie de tous les jours, si, on pouvait encore l'appeler comme ça. Il devait bien gagner sa vie se dit-il un instant. Les stands de tir étaient souvent la base pour les personnes qui utilisent les armes à feu.

"Le glock est bien comme arme de départ, mais pense à essayer d'autres pistolets, tu trouveras peut-être une autre arme de meilleures qualités et qui te correspond mieux. Le P226 est une excellente arme par exemple."

Nathaniel pouvait bien conseiller cette arme, c'était l'un des rares pistolets où il possédait un exemplaire chez lui. C'était son pistolet préféré et le portait toujours sur lui quand il travaillait, cette arme tenait parfaitement la route et lui restait bien dans la main, il avait l'habitude de tirer avec, quand il allait à son stand de tir habituel.

Il vérifia que les morceaux de la M4 tenaient correctement sur ses jambes, retira sa veste légère et la posa sur le sol. Nathaniel posa ensuite les morceaux de la M4 sur cette veste, sans tissus pour prendre la place de sa veste, il fallait bien trouver une solution, il récupérerait le tissu en allant cherchant de l'huile, il devrait bien en trouver un morceau pour y placer toutes ses pièces et puis il ne pouvait pas vraiment se permettre de salir sa veste, c'était la seule qu'il possédait et il se voyait mal allait se balader dans les bois sans, ou alors il devrait trouver un moyen de la nettoyer et la sécher rapidement, mais le tissu restait encore la meilleure idée qu'il puisse y avoir évidemment.

"Il faut que j'aille récupérer de l'huile et du tissu, je te laisse surveiller les armes, car si quelqu'un passe et voit personne avec celle-ci, je vais me faire taper sur les doigts."

Sur ces mots Nathaniel se releva en un cours instant et s'éclipsa en direction de la cabane, il traversa le rez-de-chaussée pour rejoindre les cuisines, il trouverait certainement de l'huile, en espérant qu'il en reste assez de quantité pour pouvoir faire un maximum d'arme. Il n'avait pas l'habitude de cette cuisine, c'était la première fois qu'il y mettait les pieds à vrai dire. Cependant, il trouva une bouteille d'huile végétale qui traînée sur un meuble, il la saisit et put tout aussitôt repartir de la cuisine. Même si l'huile végétale était de moindre qualité pour le nettoyage d'arme, elle ferait l'affaire provisoirement. Maintenant, il ne lui manquait plus qu'un bout de tissu qu'il pourrait trouver dans les salles communes, il s'y glissa et contrairement aux habitudes celles-ci étaient vraiment calmes. Ils devaient en majorité profiter du temps extérieur ou bien s'activer sur les diverses tâches aussi.

Il trouva rapidement ce qu'il cherchait, il y avait de tout qui traînait dans les salles communes. Il saisit le grand morceau de tissu qu'il venait de trouver et rejoint l'extérieur avant d'aller de nouveau s'installer à la caisse d'arme.

"Les mécanismes d'arme se ressemblent un peu tous, il n'existe pas vraiment mille façons de créer une arme, après on s'intéresse à la favorisation de certaines pièces dans les armes, pour augmenter les dégâts que peuvent effectuer une balle, ou bien pour la cadence de tir, après la base, c'est que plus le chargeur peut contenir de balle, plus l'arme est centré sur la cadence de tir, un peu comme un P90 qui à lui contient 50 balles chargeurs, tandis qu'un fusil moyen en contiendra 30 par chargeur."

Un sourire étira mes traits, clairement pas un américain moyen, il me récitait quelque chose qu'il avait appris par cœur. Un ancien seigneur de la gâchette, peut être même un "Weapon specialist" je n'en savais rien à vrai dire, et je n'osais surtout pas demander. Je trouvais drôle cependant qu'il me parle d'arme précise comme le P90, j'avais une vaste idée à quoi ressemblait un P90, après tout, les jeux en ligne rendent idiot, mais qu'entendait-il par un fusil moyen ? Un fusil d'assaut ? Et que veut-il dire par "dégâts" ? La pénétration de la balle ? Son calibre ? Ou peut être parle-t-il de balles spécifiques comme les chevrotines ou la grenaille ? Les munitions chimiques ? Un nombre incalculable de question était là. Et mon père qui disait "A l'armée, réfléchir, c'est déjà désobéir. Putain de merde, j'étais encore bien barré.
Je voyais bien à son visage que mes questions le gênaient. En même temps, qui ne serait pas effrayé par cette tourmente que mène DG? Certains ont déjà parlé de tuer les autres en vrai. Je peux comprendre qu'on ne fasse pas entièrement confiance à son équipe, mais à qui peut-on faire confiance dans ce cas ? Personne. Et je pense savoir mieux que quiconque à quel point on peut être faible lorsque l'on est seul. On peut être n'est-ce que moi...? Après tout, qu'étais-je pour mon équipe ? Que pouvais-je lui apporter ?
Je ne sais clairement pas manier les armes à feu comme cet homme. Et je ne pense pas pouvoir atteindre un jour son niveau, il faudrait que j'y consacre beaucoup trop de temps comparé à l'intérêt que cela m'apporte. L'important était que maintenant, j'allais pouvoir être un tant soit peu utile, je serais m'en servir et pouvoir les nettoyer pour que les autres puissent les utiliser. Peut-être même apprendre aux autres de manière très légère ?

"Enfin, donc oui, c'est à peu près la même chose. Et j'ai bien été soldat il y a quelques années de cela maintenant."

Je m'en doutais, la connaissance était trop grande pour autre chose. J'ai envie de lui demander s'il avait participé à des guerres, si oui auxquels, dans quel régiment. Pourquoi c'était-il engagé ? Toutes ces questions me pendaient aux lèvres. Après tout, ça c'est un métier incroyable. Défendre la vie des autres au péril de la sienne.
"Défendre la paix" pensais-je dans un coin de ma tête. Défendre la paix en faisant la guerre, n'est-ce pas un petit peu contradictoire ? Mais je n'allais clairement pas le critiquer lui, qui devait sûrement penser à une cause noble et juste en allant au front, alors que les intérêts américains étaient tout autres. Pétrole, gaz, accords commerciaux.. J'en avais une idée juste avec mon métier. C'est affligeant.

"Le glock est bien comme arme de départ, mais pense à essayer d'autres pistolets, tu trouveras peut-être une autre arme de meilleures qualités et qui te correspond mieux. Le P226 est une excellente arme par exemple."

Oui, le glock c'est bien comme arme de départ, à la base, je voulais rien d'autre que faire piou piou sur les intrus qui envahiraient ma demeure sans préavis, une arme facile à nettoyer, une arme fiable, qui ne s'enraye quasiment jamais. Je n'avais pas encore prévu d'être le nouveau héros de American Sniper. Mes compétences de tir se limitaient aux 20-30M. Plus c'était déjà une prise de risque. Le P226? De ce qu'il venait de dire, j'imagine que c'était un pistolet, mais je n'en avais jamais entendu parler auparavant. Je ne sais même pas à quoi il ressemble ton machin, de quoi tu me parles bordel. Démonte les armes devant toi que je vois comment tu t'y prends plutôt...

Je le voyais légèrement paniqué, rien d'incroyable, mais on sentait comme un léger stress, tandis qu'il retirait sa veste pour pas que les bouts de M4 soient plus encrassés qu'ils ne l'étaient déjà en restant en contact avec l'herbe et la terre


"Il faut que j'aille récupérer de l'huile et du tissu, je te laisse surveiller les armes, car si quelqu'un passe et voit personne avec celle-ci, je vais me faire taper sur les doigts."

Ah euh. Oui bah, je vais faire ça alors... Surveiller ce bordel.
Je regardais chaque pièce de la M4 qu'il avait patiemment démontée. Il n'avait pas tort, tout ce qui est l'explication du mécanisme était sensiblement le même, je ne voyais aucun moteur sur l'arme permettant la gâchette d'actionner en boucle le percuteur. L'énergie se faisait au cul de la munition.. Quand j'y pense, les mecs qui ont inventé ça sont de sacrés génies. Beaucoup de vis cependant, impossible de la démonter sur un champ de bataille, remarque, mon glock avait besoin d'un tournevis aussi, mais un couteau pouvait faire l'affaire en cas d'urgence, tandis qu'ici.. C'est insurmontable. Et encore, on en est qu'au M4, on n'a pas parlé de mitraillettes de pistolet-mitrailleur... Je sens que ça allait être long et que j'allais devoir prendre des notes. Il ne tarda pas à revenir avec son huile et son tissu, sa veste fut d'ailleurs rapidement remplacé, on sentait qu'il y tenait un tant soit peu.

"Tu peux démonter les autres armes, de toute façon, je ne retiendrais pas tout, je vais avoir besoin de notes. Et j'ai rien qui me servira pour écrire ici."

L'idée devait lui sembler plutôt logique, tandis que je commençais à laver les armes encrassées par l'humidité, la poussière.. Des grains de sable aussi, qui venaient bloquer le mécanisme, une fois l'arme ouverte et scrupuleusement démantelée, la panne semblait logique. Ce qui semblait moins logique cependant, c'étaient des parties internes qui étaient rouillés, d'autre avaient des ressorts qui ne servaient strictement à rien. Un bazar incroyable.

"Pour ce qui est de la rouille, normalement faut de l'acide citrique. Ou du bicarbonate et du vinaigre si ma mémoire est bonne. Tu sais si y a des citrons dans ce foutu monde ?"

À ses mots, je riais de bon cœur. Qu'est-ce qu'on allait foutre avec nos citrons pour nettoyer ces foutues pièces rouillées qui n'avaient visiblement pas été utilisées avec le soin qu'elles méritaient. Encore des pseudo-rambo qui avaient voulu faire la loi en tirant partout, on sauté dans une rivière ou je ne sais quoi, des grains se sont foutus dans l'engin qui ne marchait plus, l'ont ramené à la base et l'ont laissé croupir dans l'armurerie qui était à moitié pleine de moisi. Quelle bonne idée ! Les armes inutilisables par la rouille devaient être jetées, l'accord fut tacite, dès lors qu'il les déposa en dehors de la caisse. C'est aussi ça faire un inventaire, vider l'ancien stock inutilisable, pour mettre le nouveau, fonctionnel. Cependant, notre soldat gardait les viseurs des armes qui ne fonctionnaient plus, pas folle la guêpe, tout était bon à prendre. Un viseur, ça se remplaçait facilement, encore fallait-il avoir la pièce de rechange.

"Vu que tu es là, on fait comment pour savoir si les munitions sont bonnes ou non ? Et aussi, ça n'a rien à voir, mais... Tu pourras m'apprendre à tirer avec ces armes ? Je peux les tenir sans problème, mais pour ce qui est de la position et du recul, j'aimerais éviter de me luxer l'épaule pour des conneries."

Nathaniel avait pris soin de rapidement changer sa veste avec le tissu. Peut-être qu'il ferait tout aussi bien d'essayer de voir après des vêtements de camouflage lorsqu'il aurait le temps, mais il ne devait pas tout y avoir, s'il pouvait déjà se procurer une veste avec un camouflage boisé dans la cabane ou bien sur le terrain par hasard, ce serait le paradis, et un grand pas en avant pour son rôle d'éclaireur pensa t-il. Un bon éclaireur devait bien savoir se fondre dans le décor bien plus que nécessaire, il devait être en harmonie avec le monde qui l'entoure, ne pas être une anomalie dans ce monde.

Il regarda un court instant l'huile qu'il avait pris le temps d'aller chercher, cela lui semblait ridicule, les produits pétrolifères lui manquait, de la bonne huile qui nettoie correctement, l'huile végétale ne durerait pas suffisamment longtemps et n'était pas d'assez bonne qualité. Le monde avait cet avantage, c'est qu'on se concentrait aussi sur l'entretien des produits. Dans ce jeu où tout peut apparaître, à quoi bon entretenir une arme alors, que peu importe le moment ou l'endroit on pourrait très bien tombé sur son sosie. Et puis encore une fois GAIA ne portait pas de réel intérêt pour ce genre d'arme, tandis que Nathaniel serait prêt à payer pas mal de ressources pour obtenir ne serais-ce qu'un fusil de précision banal, ça serait son idéal. Les soutiens de ce genre ne sont jamais de trop, et peuvent terminer un combat contre une personne avec une seule cartouche.

"Tu peux démonter les autres armes, de toute façon, je ne retiendrais pas tout, je vais avoir besoin de notes. Et j'ai rien qui me servira pour écrire ici."

Nathaniel ressentit un petit froissement en entendant l'homme parlait de cette manière même s'il ne pouvait le lui reprocher, c'était de l'apprentissage, pas un cours écrit après tout. Lui avait répété cette manœuvre des centaines de fois, le démontage, quand il s'agissait de ses armes à l'armée, il était capable de reconnaître son arme parfaitement, la répétition, il connaissait le moindre petit défaut. Là maintenant, il connaissait les armes, en apprenant les pièces sur les armes, et avec assez de connaissance pour les reconnaître il suffisait juste un peu de chercher sur ces armes pour apprendre à les démonter soit-même. Parfois une erreur peut-être vite arrivée, c'est pour cela qu'il faut toujours commencer par s'assurer que les chargeurs soient retiré et que les armes soient vide, surtout dans la chambre.

"Pour ce qui est de la rouille, normalement faut de l'acide citrique. Ou du bicarbonate et du vinaigre si ma mémoire est bonne. Tu sais si y a des citrons dans ce foutu monde ?"

Nathaniel eût un léger sourire, c'est vrai que l'idée était bonne, mais lui-même n'en savait rien, il se rappela d'avoir entendu parler d'un maître chimiste, peut-être que c'était la personne la plus apte à les aider à nettoyer toutes ces armes. Cette personne devait bien connaître la faune et la flore alentour, et ses connaissances en chimie permettraient certainement de produire des produits de meilleures qualités que de l'huile végétale pour nettoyer les armes, et pourquoi pas avec de la chance de l'acide  ou tout autre produits pouvant être utile pour l'armurerie.

"Vu que tu es là, on fait comment pour savoir si les munitions sont bonnes ou non ? Et aussi, ça n'a rien à voir, mais... Tu pourras m'apprendre à tirer avec ces armes ? Je peux les tenir sans problème, mais pour ce qui est de la position et du recul, j'aimerais éviter de me luxer l'épaule pour des conneries."

Nathaniel n'avait pas vraiment de réponse sur l'utilisabilité de munitions, tout ce qu'il savait c'est que si une balle ne passait pas dans le canon, c'est qu'elle n'était pas utilisable, ça se voyait donc surtout si la balle était difforme, les saletés étaient plutôt simples après à retirer des balles en soit, en frottant bien le problème était réglé. Et puis après ce qui était d'enseigner le tir, cela devenait compliqué dans un monde où chaque balle compte, cela ne pouvait être positif de s'entraîner au tir ici. Il devrait trouver autre chose pour enseigner le tir, il devrait réfléchir à un moyen de rendre ce service même si cela le désenchantait un peu.

Nathaniel regarda l'homme se contenter de poser les armes sur le côté et ne prendre que certaines pour essayer d'aider au nettoyage de celle-ci. Nathaniel pensa tout de même qu'il faudrait mieux garder ces armes totalement inutilisables tout de même, la caisse ne présentait pas énormément d'arme en soit, et n'avait aucune munition à l'intérieur si ce n'est pas celle qui était par défaut laissé sur les armes. Il voulait tout de même garder le maximum d'arme, cela pourrait faire des pièces de rechange pour certaines armes et augmenterait ainsi ne serait-ce qu'un peu le nombre d'arme disponible dans l'armurerie. Par contre, pour les pièces inutilisables, il faudrait réfléchir à où les stocker ou s'en débarrasser ensuite.

"Aucune idée pour des citrons, mais si on allait voir le maître chimiste une fois, on pourrait toujours essayer de voir les produits qu'on peut faire à partir des ressources qui sont connues par les chasseurs et les cueilleurs. Avec un peu de chance on pourrait essayer de ré-obtenir nombre de produits utile, qui sait."

Nathaniel y réfléchissait et le seul moyen d'apprendre le tir serait d'en pratiquer à l'extérieur du jeu. Il n'était pas vraiment partisan de cette idée, mais cela restait l'unique solution, peut-être qu'il pourrait tout de même faire un effort, sa team était tout de même comme une seconde patrie pour lui. Après tout il connaissait déjà son visage aussi. les joueurs viennent tous du monde réel et pour le tir ainsi, cela était l'endroit idéal et Nathaniel connaissait nombre d'endroit pour pouvoir s'exercer librement.

"Pour le tir il va falloir plus pratiqué autre que dans ce jeu. On ne peut pas vraiment se permettre de gaspiller nombre de munitions ici, elles seront toutes utiles j'imagine."

Nathaniel reprit le nettoyage de la M4, il nettoya les pièces une à une en prenant le temps de vérifier que chacune tenait à peu près la route. Ce nettoyage resterait tout ce qu'il y a de plus approximatif tant qu'il ne mettrait pas la main sur du meilleur matériel que celui qu'il possédait à l'heure actuelle. Il huila les pièces avec cette huile de cuisine, il trouvait cela d'un ridicule, sans vrai matériel cela ne durerait pas très longtemps, autant nettoyer les armes toutes les semaines pour que cela tienne durablement, peut-être qu'il devrait juste s'occuper de son arme à lui. Enfin quand il finirait par mettre la main sur n'importe quoi, qui pourrait faire l'affaire à vrai dire.

Il finit rapidement de remonter l'arme tout était bien de nouveau en place, il vérifia le chargeur, enclencha l'unique balle que possédait l'arme dans le chargeur et remit le chargeur dans l'arme. Il retourna son regard sur l'autre homme. Réfléchit un instant et lui dit :

"On pourrait toujours passer par le biais d'un club de tir sur Chicago, et puis tu aurais l'occasion d'essayer quelques armes pour trouver celle qui te correspond le mieux."

Cela ne plaisait guère à Nathaniel de proposer une telle chose, mais il n'avait pas vraiment le choix à vrai dire, c'était la seule solution viable pour apprendre le tir sans gaspiller les précieuses munitions de ce monde pour survivre dans ce monde. Cependant, ce n'était pas la même situation de l'autre côté, on avait au contraire une trop grosse quantité de munitions qui ne demandait qu'à être utilisé donc en faire disparaître une dizaine de chargeur, personne ne le remarquerait.

"Aucune idée pour des citrons, mais si on allait voir le maître chimiste une fois, on pourrait toujours essayer de voir les produits qu'on peut faire à partir des ressources qui sont connues par les chasseurs et les cueilleurs. Avec un peu de chance on pourrait essayer de ré-obtenir nombre de produits utile, qui sait."

L’idée du maître chimiste était prodigieuse, c’est vrai que j’aurai dû y penser bien plus tôt, et ce même pour apprendre les différentes espèces de plantes qui sont ici. Je pourrais enfin arrêter de perdre mon temps à me demander si une plante ou un fruit est rentable à prendre ou si je viens de ramasser une chose aussi utile que de l’herbe. Je vais enfin pouvoir enduire ma lame de poison, et droguer mes ennemis dans les bars. De plus, celui-ci pourrait bien nous permettre de trouver de l’acide citrique, ici aussi. Il y’a peut-être une plante qui en produit ! Ou un fruit !

"Pour le tir il va falloir plus pratiqué autre que dans ce jeu. On ne peut pas vraiment se permettre de gaspiller nombre de munitions ici, elles seront toutes utiles j'imagine."

Pour ce qui est de la pratique, c’est sûr qu’un stand de tir serait parfait. Mais celui près de chez-moi a fermé, les armes ont été volées et les propriétaires tués… En même temps, c’est une véritable armurerie ambulante, comment ne pas la prendre pour cible dans des situations comme celle-ci ? Chicago est devenu un véritable champ de bataille la nuit durant. Ils pensaient qu’un couvre-feu rendrait la ville plus sûre, je me sens en sécurité chez moi, mais clairement pas en extérieur, et ce, à n’importe quelle heure. Les chiffres de la criminalité ne sont plus signalés comme par hasard, celui-ci fait bien les choses.


"On pourrait toujours passer par le biais d'un club de tir sur Chicago, et puis tu aurais l'occasion d'essayer quelques armes pour trouver celle qui te correspond le mieux."


Comme une ampoule qui venait de s’allumer dans mon cerveau, une étincelle entre mes deux neurones qui venait de naître, quand il dit « on » il dit « nous » donc cela implique « moi ». Il veut qu’on se voit. J’avais donc réussi à désamorcer la situation de manière suffisante pour qu’il me laisse le droit qu’on se voit I.R.L ? Un grand pas pour moi, un tout petit pas pour l’humanité. Soit il était très gentil, soit très naïf, soit j’ai vraiment réussi à détendre l’atmosphère avec mon histoire de citron.

« Ou alors, tu lui as fait tellement pitié qu’il pense que tu ne pourras jamais devenir une menace pour lui » chuchotait une petite voix dans ma tête. Après tout, c’était un ancien militaire, moi, j’étais un expert-comptable. J’avais beau faire du jujitsu à un très bon niveau, il y a même moyen qu’il me casse la gueule au corps-à-corps, alors avec un couteau ou une arme à feu… Je n’envisage même pas un combat contre lui. Je devais désamorcer, il n’avait pas l’air d’être méchant quoi qu’il en soit.

« Par on, tu me proposes un tête-à-tête en vrai ? Je les préfère avec un peu moins de barbe et un peu plus de formes si tu vois ce que je veux dire. » Dis-je en lui faisant un clin d’œil.

« Plus sérieusement, avec grand plaisir, mais, tu veux qu’on fasse ça où et quand ? Celui où j’étais allé à fermer. T’en a un que tu préfères ? Si oui, tu voudras qu’on s’y rejoigne directement ? Et quoi qu’il en soit, tu devras me donner une adresse pour qu’on se retrouve. » dis-je avec un sourire.

Si j’avais mon propre instructeur, j’allais devenir un tireur d’élite sous peu, pensais-je aux anges. Après tout dans un stand de tir, aucun risque d’être à court de munition ou d’en utiliser pour rien. Et dieu merci, on aura des protections pour les oreilles. Ce n'est pas que ça déchire les tympans de tirer sans, mais presque, si ma mémoire sur les cours est encore juste, ça monte vers les 150 décibels, si on parle de munition « de base ». Oh le pied que ça sera.
Son ancien stand de tir faisait plutôt dans le collectif en proposant des horaires pour des apprentissages groupés. Ce n’était même pas la peine de venir seul, à part pour tirer sur des cibles, impossible d’avoir quelconque conseil ou quelconque suivi. Par contre, ce fut une semaine très intéressante, tout d’abord théorique par l’explication du comment marchait une arme à feu de manière générale, en nous expliquant ce que ça voulait dire un tir par rafale, un tir coup par coup, un tir semi-automatique. (Car automatique ça n'existe pas), à savoir quelle était la bonne position pour tirer, avec des entrainements sur cible non mouvante et mouvante. Bon, c’était des cibles immobiles sur des rails automatisés qui se déplaçaient, mais quand même, ça restait une cible mouvante… Comment démonter les pièces de son pistolet, l’entretien d’un pistolet de manière générale, des « tips de pro » avec des produits qu’on ne pouvait acheter qu’à cette armurerie. Bref, un joli coup commercial. De toute manière, l’argent n’était pas un souci, je devais apprendre. Et je n’avais nulle part d’autre où apprendre, la proximité n’a fait qu’augmenter mon dévolu pour cette armurerie en particulier, voilà tout.
Je me demande vers où il va m’emmener, je pense que je vais devoir sortir la voiture. Je sortirais ma petite mustang, ça fait un moment que je ne l'ai pas sortie.

Après l'annonce que venait de faire Nathaniel à l'autre homme, il sentait énormément de bonne humeur provenir de l'autre homme, comme-ci celui-ci avait atteint son objectif principal. C'est vrai que les cours se faisaient de plus en plus rare, sur les armes à feu, avec tous les problèmes qu'il y avait, le taux toujours croissant d'agressivité dans cette ville, personne ne voulait augmenter les chances de fusillade. Nathaniel avait une assez grande confiance en l'autre homme, il n'avait pas vraiment l'air d'un dingue qui profiterait de ces cours pour entrer dans un bâtiment public et massacrerait tout le monde à l'intérieur avec l'aide d'une mitrailleuse lourde. Et puis évidence était que l'on n'avait pas besoin de cours pour vider 200 cartouches dans un bâtiment.

Nathaniel n'était plus vraiment concentré sur le nettoyage des armes à feu, plus sur la discussion. Cela ne servait à rien de continuer d'insister autant sur le nettoyage de ces armes à feu pour l'instant, il reprendrait plus tard ou bien il verrait pour obtenir un nouvel endroit où stocker ces armes à feu, ou du moins les nouvelles qui arriveraient avec le temps, les laisser dans cette cave n'était pas bon et puis un lieu bien entretenu serait plus approprié, en séparant les armes des munitions qui pourraient être stocké dans un casier à verrou, comme dans les camps militaires. Dans l'ensemble le mieux serait donc une meilleure gérance des armes à feu, même si la plupart des GAIA ont tendance à ne pas vouloir y toucher, faire un raid sur une base par exemple, sans arme à feu, c'est un peu faire un combat entre chevalier du moyen âge et une unité militaire d'aujourd'hui, leur seule chance de gagner serait l'effet de surprise et une immense quantité de soldats, le tout étant d'une complexité intense à gérer.

« Par on, tu me proposes un tête-à-tête en vrai ? Je les préfère avec un peu moins de barbe et un peu plus de formes si tu vois ce que je veux dire. »

« Plus sérieusement, avec grand plaisir, mais, tu veux qu’on fasse ça où et quand ? Celui où j’étais allé à fermer. T’en a un que tu préfères ? Si oui, tu voudras qu’on s’y rejoigne directement ? Et quoi qu’il en soit, tu devras me donner une adresse pour qu’on se retrouve. »

Nathaniel ne réagit que très peu au final face à la parole de l'autre homme, il réfléchissait surtout à un moyen de toujours avoir la possibilité de se défendre si celui-ci venait à vouloir le tuer lors de l'entrainement, même s'il faut reconnaître que la team est faite pour installer la confiance entre chaque joueur d'une même team, en pensant à cela Nathaniel se détendit un peu, il ne risquait rien et puis c'est lui qui avait l'avantage en soit, il donnait le lieu et l'heure, c'est que l'autre homme lui faisait amplement confiance, donc il n'avait rien à craindre.

Nathaniel prit le temps de réfléchir au club auquel ils pourraient bien aller. Il en connaissait énormément même si certains étaient préférable à d'autre. Il avait le choix entre deux club où il serait sûr de pouvoir donner une leçon de tir tranquillement, le stand de tir que tenait d'anciens militaires comme lui. Il était assez vaste, une grande zone au sud de Chicago, ce stand avait une distance de tir pour tout types d'armes, quand Nathaniel voulait s'entraîner au tir, c'est celle-ci qu'il privilégiait pour les fusils de précisions il y avait trois kilomètres de tir sûr de tels terrains. Nathaniel restait encore assez loin de pouvoir réussir à tirer sur de telles distances. Ou ensuite il avait le choix avec le stand de tir que proposait la compagnie dans laquelle il bossait, celui-ci était peu utilisé et personne ne se plaindrait si Nathaniel l'utilisait avec une personne extérieure à la compagnie. Elle était polyvalente et assez moderne, encore une fois ce stand de tir était à l'extérieur de la ville aussi, à l'est de Chicago, mais non trop loin de la ville comme l'était l'autre stand de tir. Le choix était donc plutôt évident en y réfléchissant.
Nathaniel préféra utilisé le stand de sa compagnie, il y avait tout ce que l'on souhaitait dans ce centre, et le nombre d'armes présents était assez impressionnant mais, extrêmement bien gardé, et puis c'était idéal, les cibles fonctionnaient à l'électrique là-bas et était amovible, c'était la salle idéal pour un cours intensif au tir.

"Je connais un bon stand de tir à l'est de Chicago, à la sortie de la ville. Ce serait idéal si tu veux vraiment profiter d'un bon endroit idéal pour avoir quelques cours. Après pour les horaires ce serait dans la matinée, le jour peu importe, à toi de voir ça. Tu n'auras pas besoin de prendre d'arme, après c'est comme tu préfères, mais on peut toutes les utilisées là-bas gratuitement."

C'était l'un des avantages que proposait la boite dans laquelle il travaillait, les armes à feu étaient fournit, en ces temps de crises, la compagnie dans laquelle il travaillait était en perpétuel croissance économique, donc de tels frais n'était que très moindre au final.

Nathaniel commença à remonter l'arme à feu et la posa à côté de lui, il comptait la mettre de côté, non pas pour lui, mais pour essayer de la garder propre. Il devrait plutôt passer voir le maître chimiste avant de continuer ce genre de nettoyage, ce serait plus utile.