L'aéroport est plutôt vide, les quelques passagers ayant débarqué de l'avion disparaissent rapidement. Il ne reste plus que les employés. Une des collègues de Kilmeny se met à pleurer et elle ne tarde pas à être rejointe par la fausse rousse, et quelques autres. Pour la plupart d'entre eux, ils venaient de faire leur dernier vol. Personne n'est renvoyé, ils n'ont juste pas d'heures dans les deux prochaines semaines à venir. Dans deux semaines, et bien... c'est loin deux semaines. Personne n'en parle, mais ils savent tous c'est à cause de quoi. Que vont-ils devenir ? Ils marchent lentement vers la sortie, se disent à plus tard sans savoir si ce plus tard va arriver dans le cadre professionnel. Elle va à sa voiture, et sur la route, plutôt vide, elle essaie de se changer les idées. La radio est mise, mais rien ne lui plaît, pas même sa propre liste de chanson. Le trajet est court sans la circulation habituelle. Elle s'arrête pas trop loin de chez elle, ayant une course à faire. Elle se regarde dans le miroir, se mouche, puis elle sort.

Elle soupire devant toutes les options qui s'offrent à elle. Elle regarde, elle lit. Le choix est dur. Elle hésite, elle ne sait même pas si c'est une bonne idée. Tout pour ne pas y penser. Alors qu'elle devrait éviter de dépenser de l'argent, c'est vrai. Elle choisie tout compte fait, va payer. Ses achats mis dans un sac réutilisable, elle sort de la pharmacie, comptant se rendre à sa voiture et rentrer. Elle s'attarde finalement devant la vitrine d'une animalerie avec des chatons plus adorables les uns que les autres. Contraste plutôt saisissant d'avec ce qui se passe à Chicago et son renvoie non officiel. Contraste qu'elle est loin d'être seule à voir, car les chatons ne sont pas chers du tout. L'animalerie doit avoir du mal à arriver, comme bien d'autres endroit. Il n'y a qu'à regarder les pancartes de plus en plus nombreuses dans les vitrines et les portes. Elle doit se compter chanceuse suppose-t-elle, d'avoir pu garder un travail aussi longtemps. Ce qui ne change pas le fait qu'elle ne sait pas trop ce qu'elle va faire. À part l'annoncer au père de sa fille, naturellement, elle doit tout de même penser à se trouver un autre travail dans ce monde où il y en a de moins en moins. Pour ce qui reste ouvert, il doit sûrement y avoir des places de disponibles. Elle va devoir songer à fouiller les offres d'emploi, ce qu'elle n'a pas fait depuis quelques années. Elle ne peut pas le faire d'ici, elle ne pense pas que les chatons vont lui dire où elle peut appliquer.

Elle soupire une nouvelle fois, passe la main dans ses cheveux, compte repartir (probablement se changer les idées dans le jeu alors qu'il est la source de tant de problèmes) lorsqu'on la salue. Elle relève la tête et quitte des yeux la vitrine, c'est Monster. — Hey ! fit-elle, lui souriant. — Ça va ? lui demande-t-elle. Elle n'aurait pas dû lui demander, c'est venu tout seul. Il va sûrement le lui demander aussi, et elle ment tellement mal qu'il risque de savoir qu'elle ne lui a pas dit la vérité ; puis bon, avec ses yeux rougis elle ne doit pas mener personne en bateau de toute façon. Bref, en espérant qu'il s'en foute. — Ici c'est Kilmeny. se présente-t-elle, non sans avoir regardé aux alentours afin de vérifier qu'il n'y a personne de trop près. Ce qui n'est pas compliqué, les rues sont plutôt vides et tout le monde marche rapidement. Elle est une des rares (imprudentes ?) à s'attarder devant une vitrine et à ne pas avancer aussi vite.