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S'inscrire au DARWIN'S GAME, c'est montrer de quoi nous sommes capables et prouver que nous sommes l'avenir. Une seule regle : survivre. A partir de maintenant, c'est chacun pour soi. Nous devons oublier qui sont nos freres, nos femmes, nos amis, parce qu'aujourd'hui ils sont nos ennemis. Tuer ou etre tue est notre seule motivation. Le jeu debute.



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 i don't need saving. (bryan)
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MessageSujet: i don't need saving. (bryan)   i don't need saving. (bryan) EmptyMar 16 Aoû - 23:25
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bryan & nova

Elle avait fait des heures supplémentaires et elle le détestait pour ça. Parce que cela faisait des heures qu'elle aurait déjà dû être connectée au Darwin's Game à la recherche de ceux qu'elle avait appelé les listeux. Ces joueurs qui avaient participé à la mort prématurée de sa mère il y a des mois de cela. Elle en avait déjà tué deux. Définitivement. Et elle ne comptait pas s'arrêter là, bien sûr que non. Il en restait sept, car l'un d'eux avait eu l'audace de s'acharner sur sa mère et de lui voler deux vies précieuses. CRAZIIIPUPIII. Penser à cet homme lui nouait l'estomac et Nova s'obligea un instant à penser à quelque chose d'autre, comme peut-être ce qu'elle allait bien pouvoir manger ce soir n'ayant pas eu le temps de faire des courses. Non pas qu'elle n'avait pas l'habitude de sauter un repas, mais elle n'avait jamais aimé ça. Qui aurait ?

Fermant sa veste en jean un peu trop grande, elle s'engouffra dehors sans un regard de plus à son patron qui continuait à servir des verres à des gens qui en avaient déjà bu trop. Il ne lui fallut pas longtemps pour la repérer. Seule, pressée, trop pour faire attention aux gens autour d'elle. Nova sillonait les rues avec hâte, elle n'avait qu'une envie : se connecter et continuer sa recherche. Qui sait, peut-être qu'elle trouverait des informations sur les sept autres listeux dont elle ne connaissait toujours pas l'identité ? Car le reste des aspects du jeu, le système d'équipes, les guerres, les combats, elle ne s'y intéressait pas trop obnubilée par la possibilité de redorer le souvenir de sa mère qui avait le temps s'était âbimé. Quel était le son de son rire ? Et le matin, elle prenait du miel ou du sucre dans son thé ? C'était quelle chanson déjà qu'elle chantait toujours sous la douche ? Des petits détails qui disparaissait, alors Nova vivait dans la peur constante d'oublier jusqu'au son de sa voix, jusqu'à la couleur de ses yeux.

La peur de l'oubli.

Mais étrangement, il avait beau la suivre, il ne faisait rien. Parce que derrière elle qui de ses petites jambes marchait bien plus vite que tous ces imbéciles qui étaient sortis et rentraient chez eux un verre de trop dans le nez, il y avait quelqu'un d'autre. Et lui non plus ne marchait pas comme un idiot, mais il se disait surement que le gars cachait son jeu : combien étaient-ils à paraître noble lorsqu'en réalité ils avaient bien trop bu. Il avait misé là dessus, d'abord. Puis il avait chang son plan. Ce serait elle pour arriver à lui. Un jeu de chance, un jeu quand même. Dans tous les cas il partait gagnant : soit il avait raison et le gars avait l'âme d'un chevalier et dans ce cas il s'en mettrait plein les poches, soit il était de ceux qui tournaient la tête et pressaient le pas et il ne repartait pas les mains vides. Elle devait bien cacher son jeu elle aussi, peut-être.

Elle tourna à gauche, le gars l'imita quelques minutes plus tard, assez pour lui laisser le temps d'intervenir.

Une main se plaqua violemment contre sa bouche et Nova se figea immédiatement, tétanisée. Il la tira en arrière en l'entourant de son bras à la taille jusqu'à ce qu'il ne la plaque brusquement contre le mur. Elle tremblait, ce n'était pas Darwin's Game. C'était la vraie vie, et si elle la perdait ce soir elle ne sursauterait pas subitement sur le siège de son bureau en larmes. Non. Il n'y aurait rien et tout ce qu'elle aurait fait jusqu'ici n'aurait servi à rien. " Vide ton sac. " la menaça-t-il.

Mais il ne la connaissait pas.

Et elle n'était pas le simple appât qu'il avait pensé être. Elle le regarda, tremblante, dans les yeux. Soutenant son regard, elle tenta de durcir le sien en serrant les mâchoires et déglutissant avec mal. "Non." articula-t-elle à travers ses dents serrées par la peur. " Laissez moi tranquille et tout ira bien. " se surprit-elle même à dire. Le type éclata de rire avant de lui donner non pas une gifle mais une véritable droite. Elle tomba au sol presque simultannément tant elle avait été surprise, le goût de sang dans sa bouche. Elle toussa une fois, deux fois, peinant à reprendre son souffle à travers les pulsions d'adrénaline et de douleur mêlées. " Vide ton sac ou la prochaine fera bien plus mal chérie. " dit-il finalement plus fermement.

Une silhouette se dessina enfin à l'embouchure de la rue, au loin. Comme prévu.

" Allez ! Vide ton sac ! " se mit-il à crier. Nova avait vécu pire. Agressée à plusieurs reprises par des gamins, puis des ados, puis des adultes. Seuls, à plusieurs, en bande. À la main, au couteau. Et une seule fois à main armée. Tout ça avait commencé simplement : harcèlement scolaire qui s'était étendu jusqu'à chez elle. Puis jusqu'à son quartier. Elle était vite devenue le bouc émissaire. Puis la vie simplement, le quartier mal famé, sa condition de femme. Un tout que beaucoup n'aurait pas supporté mais qu'elle soutenait de ses frêles épaules. Jamais à genoux. Alors Nova se releva, la respiration chaotique, anxieuse. Les mâchoires serrées, les sourcils froncés. " Casse toi ! " lui dit-elle soudainement, puis elle lui décrocha elle aussi une droite qui le fit tituber de quelques pas avant qu'il ne la surprenne une nouvelle fois : peu se seraient embêtés d'une proie coriace, préférant les princesses apeurées ou les chevaliers plein d'alcool. Il l'attrapa à la gorge, la plaquant à nouveau au mur. L'arrière de son crâne s'y cogna durement et pendant un moment sa vision devint floue, les mots devinrent lointain. " Petite salope, tu vas le vider son sac ? " disait-il agacé sans perdre son réel objectif de vu.

Le gars trop plein de confiance qui se jette dans la gueule du loup.

Ah, tiens, le voilà.

Nova revint à elle aussi rapidement qu'elle s'était perdue dans le choc. Et le mec levait le bras, et ses pieds ne touchaient plus le sol. Un oeil sur elle, un oeil sur le type au loin qui s'approchait maintenant. Du bout de sa main, il pressait sa gorge, de l'autre, il cherchait quelque chose dans son dos.

Et il pensait. Encore, encore un peu. Encore un peu.

Voilà.

Lorsque celui sur lequel il avait tout misé fût à porté de tir, il brandit son arme vers lui.

Piégé. Double jackpot. Il avait été de ceux qui ne fuyaient pas et se retrouvait maintenant une arme pointée vers lui. Nova avait été l'appât, c'était clair. De toute façon, elle n'avait rien de valeur sur elle ça se voyait. Pas de sac de luxe, une veste trop grande, des basket usés, une carure fragile. Lui par contre, il avait cette montre, et cette ceinture. Et l'apparence du mec propre sur lui qui à tous les coups avait le portefeuille toujours rempli juste au cas où. C'était lui la cible, mais sur la grande allée c'était impossible de le prendre par surprise, même s'il avait bu. Alors qu'ici, loin des regards, c'était du gâteau. " Il ne manquait plus que toi pour que la fête commence. " dit-il lentement, clairement content de son coup. " Le roi. " Et s'il était le roi, alors elle était certainement le fou.

Nova se débatait comme elle pouvait, ses mains accrochées autour du poignet de l'homme qui la maintenait presque en l'air. Serrant autant qu'elle en était capable, cherchant à lui faire mal, planter ses ongles ça et là, chercher un nerfs, appuyer. Mais il ne bronchait pas. Ah si. " Reste tranquille toi ! " la menaça-t-elle en resserrant sa prise sans quitter du regard le type en face de lui qu'il tenait en joue. Nova sentait déjà qu'elle manquait d'air, et son premier réflexe fût de taper.

De taper fort.

Elle utilisa sa force contre lui-même et profitant de ce semi-maintien, elle le frappa en plein torse avec ses deux jambes. Tandis qu'il tombait sur le côté, elle retombait durement sur le sol le coeur battant, happant l'air. Puis elle releva les yeux, profitant de ce moment surprenant pour s'adresser à l'autre avant que l'agresseur ne se relève. " Va-t'en ! " lui ordonna-t-elle le souffle court.

Et ça n'était ni une question, ni une requête. Elle s'en sortirait seule. Elle l'avait toujours fait.
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MessageSujet: Re: i don't need saving. (bryan)   i don't need saving. (bryan) EmptyMer 17 Aoû - 1:38
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bryan & nova




Le couvre-feu n’allait pas tarder à se mettre en place. D’ici une heure, tout au plus. Et pourtant, pourtant, je devais sortir. Je devais sortir, car j’avais oublié de faire mes courses, comme un homme raisonnable et sensé que je devais être. Dans mon malheur, une étoile, l’épicerie qui se trouvait à 10 minutes de la maison, tenue par un homme que je connaissais depuis longtemps. Pour lui, j’étais « Le petit Bryan », à vrai dire, plus jeune j’y achetais des friandises et des gâteaux et faisait les courses d’appoints quand les parents oubliaient des choses importantes, comme les céréales, le lait ou encore le jus d’orange. Il avait réussi, je ne sais trop comment à faire sa place au soleil dans sa petite épicerie, c’était un homme fort gentil, et ce qui était bien, c’est qu’il pouvait toujours me trouver ce dont j’avais besoin, ce qui était d’une forte aide. Après tout, si vous voulez quelque chose, demandez-le en espagnol, les gens qui vous servent aux états unis sont plus souvent d’origine mexicaine. Et lui avait un réseau immense… Et il avait forcément ce qu’il me fallait, j’avais envie de manger mexicain, plus précisément, un chili con carne. Mais, ni riz ni haricots rouges chez moi, d’où mes courses d’appoints chez mon sauveur.

La majorité de ce monde se dira « on s’en fout, je vais faire mes courses, je m’habille à l’arrache » Que nenni. Cet homme faisait partie de ma famille, me demandait toujours comment mon boulot se passait et éprouvait une certaine fierté à ce qu’une personne comme moi aille faire ses courses chez lui. C’était notre petit jeu de rôle à nous, et c’est pour cela que j’enfilai de nouveau mon costume que j’avais enlevé il y a 2 heures de cela, ma montre trônait toujours fièrement à mon poignet, une belle ceinture m’empêchait d’avoir mon pantalon au niveau de mes genoux, j’étais fin prêt. Enfin presque, j’emportais toujours mon pistolet avec moi, un bon vieux glock 17, fiable, précis. Une arme de débutant diront certains, mais cela tombait bien puisque j’en étais un.

Quelque chose, ou devrais-je plutôt dire quelqu’un me détourna cependant de ma quête vers le mets souhaité. Une femme tout d’abord, dans une veste en jean, un peu fine quand même, mais plutôt mignonne, je ne pouvais le nier. Elle sortait du bar qui n’était pas très loin de chez-moi. C’était un nouveau bar, rien d’incroyable, des jeunes surtout. On pouvait y croiser hommes trop bourrés qui pissaient près des lampadaires, comme des chiens. Femmes aussi torchées qui faisaient de même avec beaucoup moins de classe, et se retrouvaient même à patauger dans leurs propres urines. Des bagarres aussi, mais vu leur état d’ivresse, c’était plus souvent comique qu’intéressant. L’alcool dégradait vraiment les gens. C’était une autre raison pour laquelle je ne buvais pas, mineur certes, mais une raison quand même.

La femme ne m’aurait pas vraiment intéressé en soit, bien qu’elle soit jolie, ça ne m’aurait pas empêché d’aller chercher mon curry, des jolies femmes, il y en avait beaucoup, en trouver n’était pas très difficile, c’est plutôt ce qui suit qui est compliqué. Et mes deux azurs m’expliquèrent qu’un homme avait trouvé une solution pas très originale, mais qui fonctionnait très bien pour pouvoir s’accoupler avec une femme mignonne, le viol. Du moins, ça y ressemblait. L’homme était louche, la femme insouciante, je me demandais s’il avait consommé lui aussi, ça rendrait la chose plus aisée. Cependant, je ne pouvais pas l’interrompre en pleine rue, moi aussi, j’allais le suivre. Le risque était assez faible, il était plus petit que moi, et ne semblait pas très musclé non plus. S’il pouvait avoir une arme à feu, j’en avais une aussi, et de toute manière, si le danger était trop grand, je pouvais toujours laisser tomber, après tout ici, je n’avais qu’une seule vie. Cela ne voulait pas dire pour autant que j’allais rester impuissant devant des choses auxquelles je pourrais remédier.

Je suivais les deux compères dans la rue qui s’assombrissait pendant que le soleil se couchait doucement, les lampadaires s’allumaient tour à tour, la fille tournait, et lui aussi. C’était beaucoup trop pour une simple coïncidence, 5 foutus minutes où elle était suivie. Nul besoin de me presser cependant. Je devais le prendre sur le fait, si c’est pris un coup de couteau, que je sois là dans 10 ou dans une minute ne changera rien, elle mourra. Si elle est en train de se faire dézapper et de lutter, je serais la pile au bon moment.

" Allez ! Vide ton sac ! "

Zut, ce n’était pas un viol, juste, un vol. A une lettre près j’étais bon, pour autant le racket n’était pas une chose des plus amusantes. Lui qui avait été emmerdé pendant un long plus dû à son surpoids étant plus jeune, il le savait. Il savait à quel point c’était douloureux d’être collé face à un mur, et de ne pouvoir rien faire si ce n’est pleurer. Je continuais de marcher gentiment, nul besoin de me presser, la goupille avait été enlevée, la grenade amorcée, ce n’était plus qu’une question de temps avant que ça n’explose. Un bruit sourd, une gifle sûrement, mais pas de conversation, du moins pas audible, il avait enfin baisé d’un ton. Mais pour qu’il y’ai gifle, elle ne devait pas se laisser faire, c’est qu’elle mordrait ! T’as bien fait de pas la violer dans ce cas-là, très bon choix.

Le croisement était là, je tournais et oh surprise, l’homme était là, la femme aussi. Une arme était pointée sur moi, il était à 10 mètres tout au plus, il ne pouvait tout simplement pas me rater. Ces yeux pleins d’avarices criaient qu’il ne voulait pas ma vie, il voulait juste mon pognon. Chose que je ne donnerais pas facilement et je commençais à établir doucement mon stratagème.

" Il ne manquait plus que toi pour que la fête commence. "

Je comprends mieux pourquoi j’aimais de moins en moins l’ambiance que prenait la tournure des choses, je n’étais pas fan des fêtes. Alcool, gâteaux, plein de monde. Et je ne savais pas danser, non, c’était très peu pour moi.

" Le roi. "

J’aimais beaucoup ce petit surnom, mais tu sais que pointer une arme devant son roi était un acte de haute trahison ? Mes petites blagues qui fusaient dans mon cerveau n’étaient cependant pas une solution, le fait qu’il voulait mon fric voulait seulement dire que si je me comportais bien, j’avais une chance d’en sortir indemne, pas que j’étais complètement à l’abri.
Et là, la femme que je venais sauver réussi à mettre l’homme au sol, par un acte que j’ignorais encore, cependant, c’était ma chance, et ne pas la saisir serait vraiment un acte inadmissible de ma part. Après tout, un roi se doit de protéger ses sujets.

« Va t’en »

Ne donnez pas d’ordre à votre roi, fidèle sujet ! Pour acte de trahison, je me dois de punir l’homme qui a pointé son arme devant moi, le verdict est irrévocable, peine de mort. Ma main rentra et sorti rapidement au niveau de ma poitrine, pour se saisir du glock, la sécurité se déverrouilla pendant que je pointais mon arme vers l’homme.

Trois balles, trois balles qui déchiraient mes tympans, je comprenais au combien il était préférable d’avoir des bouchons d’oreilles. Le voleur lui, était tombé grâce à cette inconnue, et ne se relèvera plus par ma faute. Une balle dans la gorge, les deux autres dans le torse. À 10 mètres, je ne pouvais le louper, c’était tout joué.

« Je te remercie de m’avoir sauvé, cependant, après les coups de feu, et avec le couvre-feu qui ne va pas tarder, puis-je t’offrir de dormir chez moi ? J’habite à 6 minutes, tu auras ton propre lit, et j’ai de quoi manger, boire. Et même un téléphone ainsi qu’une ligne internet si tu as besoin de joindre quelqu’un. »

Ma main se tendit vers elle, pour l’aider à se relever, un sourire éclairait mon visage. Elle était trop fière pour que je dise que je l’avais sauvé, et dire qu’elle n’avait rien fait serait mentir. Lui proposer de quoi dormir manger et boire paraissait normal, après tout, avec ce nouveau couvre-feu, c’était des tirs à vue qui étaient prévus. Avouons-le, je n’étais pas contre un peu d’animation dans ma maison pour une fois.

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MessageSujet: Re: i don't need saving. (bryan)   i don't need saving. (bryan) EmptyMer 17 Aoû - 11:45
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Il était mort. Trois balles, parce qu'une n'aurait pas suffit. Un acharnement qui lui avait glacé le sang, tout comme ce surprenant retournement de situation. Pas un mot, juste un geste qui in game lui aurait parû normal et mérité mais qui ici lui serrait la gorge. L'atrocité de la situation lui avait sauté au visage, elle pourtant habituée à tirer, frapper, tuer. Mais toujours dans un but précis, toujours pour une raison valable. Pas d'une manière si automatique et vide de sentiment. Nova s'était reculée du type lorsqu'il avait tiré sur l'agresseur qui n'avait pas eu le temps de se relever. Juste un peu mais assez pour marquer le fait qu'il l'avait prise par surprise.

Elle le savait pourtant.

Le couvre-feu, les criminels évadés, Chicago se mourrait et ses habitants avec. Mais elle se voilait la face : elle avait toujours connu les pires côtés de la ville, qu'est-ce qui avait vraiment changé depuis le Darwin's Game, depuis l'évasion de prison ? Ça, par exemple. Un type en costume propre sur lui qui tire sur un délinquant encore au sol. Nova fixait le jeune homme comme l'aurait fait une proie vers un prédateur, à la seule différence que ses poings étaient fermés et qu'elle ne tremblait pas. Allait-il tirer sur elle, maintenant ? Effacer les traces de ce semi-combat, s'assurer que ça ne s'ébruite pas. Tuer tout témoin.

Il lui tendit la main et elle ne pût s'empêcher de sursauter.  

Elle s'était attendue à ce que ce soit l'autre main qu'il tende, celle avec le revolver. Une balle suffirait cette fois. Ses oreille slui faisaient mal et les paroles qui suivirent le geste qui l'avait surprise paraissait bien plus lointaine qu'elles ne l'étaient.

« Je te remercie de m’avoir sauvé, cependant, après les coups de feu, et avec le couvre-feu qui ne va pas tarder, puis-je t’offrir de dormir chez moi ? J’habite à 6 minutes, tu auras ton propre lit, et j’ai de quoi manger, boire. Et même un téléphone ainsi qu’une ligne internet si tu as besoin de joindre quelqu’un. »

Elle n'en revenait pas. Il voulait... l'aider ? Depuis combien de temps déjà n'avait-on pas daigné baisser les yeux vers elle et lui proposer de l'aide ? Elle ne s'en souvenait pas et ne pût s'empêcher de le dévisager comme s'il venait de dire quelque chose de complètement incompréhensible, la surprise se lisant aisément sur son visage aux traits fins. Et comment pouvait-elle faire confiance à quelqu'un qui venait de descendre froidement un homme face à elle ? Un détraqué, un salaud certes. Mais un homme quand même. Elle ignora la main tendue et se leva seule. Mais elle n'ignorait pas son offre pour autant, seulement habituée à se débrouiller seule, à montrer qu'elle n'avait besoin de personne. Il habitait à six minutes, elle a quinze, le couvre feu avait lieu dans dix minutes. Elle risquait cinq minutes. Mais ce n'était pas la première fois. Et puis il y avait cette promesse de nourriture qui lui nouait l'estomac tant elle en avait véritablement envie. Mais aller chez lui, c'était se rendre dépendante et par la même occasion, oublier totalement le fait de pouvoir se connecter au jeu ce soir. Dilemne.

" Je... " commença-t-elle sans vraiment quoi dire soudainement. Sa tête lui lançait encore du choc contre le mur, le goût du sang persistait entre ses lèvres après le coup qu'elle avait reçu. Et il y avait cette sensation qui ne partait pas autour de sa gorge, celle des mains encore vissées autour de celle-ci. Elle toussa. " Merci. Mais je dois rentrer chez moi avant le couvre-feu, et je suis déjà en retard. "

Elle s'adossa au mur contre lequel on l'avait plaqué plus tôt et ferma les yeux un instant, tentant de ne pas penser à la douleur derrière son crâne, ni à la faim qui lui creusait l'estomac. Nova n'osait plus penser à l'homme étalé quelques pas plus loin. Mort. Mais son image persistait entre ses tempes. Elle inspira comme pour se donner du courage. " Je dois y aller. " conclut-elle en ouvrant enfin les yeux. Elle se baissa pour ramasser ses affaires, tremblante, et remis son sac à l'épaule pensant à son bâton électrique in game qui lui aurait bien servit ce soir.

Par où c'était, déjà, chez elle ?

Elle hésita un instant, ce qui lui parût étrange puisqu'elle connaissait généralement la route les yeux fermés, puis reprit le chemin qu'elle avait emprunté sur quelques mètres avant de manquer de perdre l'équilibre et poser sa main sur le mur. En plus de la faire souffrir, sa tête lui tournait. Nova s'arrêta et ferma les yeux, inspirant un grand coup en esprant que cela changerait quelque chose. À cette allure, elle ne rentrerait pas chez avant une bonne vingtaine de minutes, risquant dix minutes cette fois. Elle soupira, ce n'était vraiment pas la soirée qu'elle avait prévu. Lorsqu'elle ouvrit à nouveau les yeux, sa vision était floue et il lui fallut plusieurs clignements de paupières pour retrouver un semblant de précision.

Qu'est-ce qu'il lui arrivait bon sang.

Le coup qu'elle avait reçu à la tête n'était pas si important que ça, non ? Elle leva doucement une main et l'apporta à l'arrière de son crâne jusqu'à ce qu'elle ne touche ce qui semblait être... du sang. Merde. Elle devait rentrer, et vite, mais quelques pas suffirent pour qu'elle manque de perdre l'équilibre à nouveau. Nova avait besoin de s'assoir, mais n'en avait pas le temps. Le couvre-feu ne tarderait plus maintenant. Et avec lui les voitures de polices sillonant silencieusement la ville. D'ailleurs, des sirènes se firent entendre non loin.

Le coups de feu avaient été signalés, la police arrivait.

HRP:

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MessageSujet: Re: i don't need saving. (bryan)   i don't need saving. (bryan) EmptyMer 17 Aoû - 18:50
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Ma main tendue eut l’effet d’une quatrième balle aux yeux de la jeune femme. Cela se voyait, cela se sentait, elle était encore sous le choc de ce qui venait de se passer. Pourtant, je n’avais fait que nous défendre, elle et moi contre cet homme qui menaçait nos vies. Je n’ai appliqué qu’une défense légitime et je serais y répondre devant la loi s’il le faut. Cependant, elle ne voyait pas les choses de cette façon, ce qui était parfaitement compréhensible, elle déclina tout d’abord ma main, par fierté, je présume. J’en profitais pour ranger mon arme à feu qui venait de libérer ce monde d’un connard, et sauver nos vies là où il était rangé, en n’oubliant pas d’activer la sécurité de nouveau.

Après une quinte de toux, qui pouvait être dû à tout et n’importe quoi, elle déclina mon offre. Ce qui ne m’aurait pas dérangé outre mesure, cependant la suite me dérangea fortement. Tout d’abord, le fait qu’elle s’adosse au mur puis qu’elle ferme les yeux. Elle avait encore du mal à réaliser peut-être ? La peur était encore présente en elle, la tremblote qu’elle avait à ramasser ses affaires me permettait d’obtenir cette conclusion. Mais, car il y a toujours un, mais, elle titubait, avait besoin, de mettre sa main sur le mur pour se tenir, ce qui m’alerta le plus cependant, c’est sa main, passant du blanc au rouge lorsqu’elle toucha le haut de son crâne.

Et merde… Il lui avait éclaté la tête contre le mur, et dieu seul sait le choc que son crâne a subi. Elle devra passer une radio, mais l’hôpital est bien trop loin d’ici, on n’arriverait jamais au couvre-feu à temps. De plus, les ambulances sont surchargées en ce moment, pour l’instant, elle devait se reposer, mais dans son état, je ne pouvais pas la laisser rentrer chez elle, il suffisait qu’elle tombe et s’éclate la tête contre le pavé pour que ça soit fini. Je n’ai pas tué un mec pour ce genre de mort stupide. Elle viendrait avec moi de force s’il le faut, elle m’en voudra sur le coup puis en sera reconnaissante plus tard.

« Et tu comptes y’aller en rampant ? Car tu n’as pas l’air de tenir sur tes jambes. Je te ramène que tu sois d’accord ou non. De toute manière, je ne vois pas trop comment tu vas t’y prendre pour m’en empêcher. »
Disais-je en lui posant la main sur son épaule.

Et ce que je craignais arriva, elle tombait comme une masse sur le sol, heureusement ma main n’était guère loin pour la retenir sous la poitrine, avant de la retourne pour voir son visage, ses yeux étaient fermés.

« Réveille-toi, réveille-toi, ne fais pas, n’importe quoi. C’est déjà assez la merde comme ça réveille-toi »
Ses yeux se rouvrirent de nouveau, fixant les miens.

« Je dois rentrer » dit-elle d’une voix faible.

« Je te disais que je te ramenais justement, monte sur mon dos, tu n’as pas l’air d’être en état de marcher. Je me charge du reste t’inquiète. »
Lançais-je d’une voix sûre qui se voulait la plus rassurante possible. Direction, ma maison.
Je la tenais par les jambes tandis qu’elle se retenait faiblement par la force de ses bras autour de mon cou, comme je le pensais, elle était légère, j’entendais son souffle contre mon oreille, et ça m’arrachait un sourire. Je crois que je suis en train de faire une énorme connerie, mais de toute manière, ça ne serait pas la première fois.

Elle me souffla cependant, dans un élan de lucidité « Ce n'est pas par-là »

Je répondis toujours de cette voix sûre et sereine « Raccourci, on y est bientôt. »

Ma maison était juste devant moi, j’ouvrais les grilles, je les refermais aussi tôt, j’ouvrais la porte, et déposai la demoiselle dans la chambre qui a occupé toute mon adolescence.

« Oui, on n’est pas chez toi, oui, on est chez moi. Non, je ne te laisserais pas sortir le couvre-feu va se terminer dans trop peu de temps et tu ne tiens pas sur tes deux jambes. La salle de bains est sur ta gauche, tu peux prendre une douche ou un bain, comme tu le désires. Les serviettes sont dans le placard sous l’évier, tu peux prendre celle que tu veux. Je vais faire à manger, si tu as besoin de moi, tu cries « Bryan » et j’arrive dans les 30 secondes. »

J’ouvris le placard de la chambre où je dormais d’habitude pour en sortir une tenue de sport propre et un caleçon avant de revenir vers elle qui devait encore être sur le cul.

« Tout est propre, ça sera mieux que tes vêtements sales. Si tu veux les garder cependant, que grand bien t’en fasse, après t’être lavé et avant de manger, on désinfectera la plaie que t’as à la tête, hésite pas à bien la savonner, même si ça pique. Et on appliquera un pansement. Pas d’allergie à quoi que ce soit ? »

Encore pas de réponse de sa part. Je terminai par un « La température est déjà bonne normalement, tu n’as pas besoin de toucher à la partie gauche du mitigeur. »

Je me dirigeais donc vers ma cuisine ou je mis de l’eau à chauffer pour faire des pâtes. En attendant que l’eau ne bouille, je sortais ma planche à découper de mon placard, des tomates, de la mozzarella et des concombres. Une petite salade, pas difficile à manger, pas difficile à digérer et puis c’était bon les salades de pâtes…
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Dernière édition par Bryan Lithe le Jeu 18 Aoû - 13:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: i don't need saving. (bryan)   i don't need saving. (bryan) EmptyJeu 18 Aoû - 11:55
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Tout allait vite et terriblement lentement à la fois. Dans sa tête : des milliers d'interrogations, de doutes, de pensées qui filaient à toute allure. Maux de tête, vertiges, fatigue, troubles de la mémoire, vision trouble. Tout était là mais elle n'arrivait pas à en faire sens d'abord, pourtant ce n'était ni sa première ni sa dernière commotion. On lui en avait infligé des pires, comme des plus légères. Contre le mur, elle tenta d'avancer en y apposant sa main comme soutien mais une main sur son épaule l'arrêta dans son élan.

« Et tu comptes y’aller en rampant ? Car tu n’as pas l’air de tenir sur tes jambes. Je te ramène que tu sois d’accord ou non. De toute manière, je ne vois pas trop comment tu vas t’y prendre pour m’en empêcher. »

Le sang de Nova se glaça. Elle ne le connaissait pas, et même si en tirant sur leur agresseur il les avait sauvé, elle ne pouvait s'empêcher de continuer à penser que cela n'avait pas été nécessaire. Elle n'était pas pour la violence gratuite, moins encore pour le meurtre : lorsqu'elle tuait, elle le faisait uniquement in game pour venger sa mère. Jamais elle ne pensait être capable de sauter le pas dans la vie réelle. Nova voulu se défaire de sa poigne, aussi rassurante avait-il voulu qu'elle soit, mais son corps décida à ce moment même de la lâcher. Traitre. Et si elle aurait dû mollement tomber sur le sol, certainement aggraver son traumatisme, il n'en fut rien. L'inconnu la rattrapa à temps, tenta même de la ramener à elle sans succès d'abord. Puis quelques secondes plus tard elle cligna des yeux une fois, deux fois, jusqu'à ce que sa vision se reconcentre.

"Je dois rentrer." plaida-t-elle, incapable de se débattre. Et pourtant elle essaya encore, mais il n'était pas de cet avis.

« Je te disais que je te ramenais justement, monte sur mon dos, tu n’as pas l’air d’être en état de marcher. Je me charge du reste t’inquiète. »

Monter sur son dos. Quelle drôle d'idée. Ses yeux se fermèrent à nouveau l'espace d'un instant qui lui parut être une éternité. Une partie d'elle-même lui disait de pour une fois, rien qu'une fois, faire confiance à un inconnu. Mais l'autre lui montrait continuellement les images atroces qu'elle venait de subir : trois balles, pas une de plus. Lui faire confiance et se laisser porter jusqu'à chez elle ou se débattre et fuir où que ses jambes fragiles ne l'emportent ? Finalement, certainement dû à la fatigue, elle décida de lui faire confiance et grimpa tant bien que mal sur son dos le laisser la porter complètement étant à peine capable de serrer ses bras autour de sa nuque. Les yeux fermés, elle se laissa guider jusqu'à ce qu'elle décide à mi-chemin de les réouvrir. Après tout, elle ne lui avait même pas dit où est-ce qu'elle habitait alors comment pouvait-il éêtre capable de l'y emmener ? Ça ne sentait pas bon, elle le savait. Elle avait été stupide de le suivre.

" Ce n'est pas par là. " lui souffla-t-elle à l'oreille dans l'espoir qu'il fasse demi-tour et qu'il la laisse tout simplement partir.

Puis une grande maison fit son apparition, certainement pas la sienne. Elle ne s'en rendit compte que lorsqu'ils y rentrèrent et elle tenta de descendre -pour partir- mais une main vint se poser sur les siennes comme pour les sceller. Idiote. Pourquoi avait-elle fait le choix de lui faire confiance. À ce moment là, Nova regrettait amèrement sa décision car elle se savait trop fatiguée pour se battre, pour rentrer chez elle. Mais elle donnerait tout s'il le fallait. Son coeur se serra en voyant la chambre, elle essaya à nouveau de descendre sans que rien ne se produise et ce fut seulement lorsqu'il décida de la laisser descendre qu'elle en eut l'occasion.

« Oui, on n’est pas chez toi, oui, on est chez moi. Non, je ne te laisserais pas sortir le couvre-feu va se terminer dans trop peu de temps et tu ne tiens pas sur tes deux jambes. La salle de bains est sur ta gauche, tu peux prendre une douche ou un bain, comme tu le désires. Les serviettes sont dans le placard sous l’évier, tu peux prendre celle que tu veux. Je vais faire à manger, si tu as besoin de moi, tu cries « Bryan » et j’arrive dans les 30 secondes. »

Il parlait trop. Assise sur le lit Nova fronçait des sourcils, sa tête lui faisait un mal de chien et elle n'osait même pas toucher l'endroit qui saignait derrière son crâne. Tout ce qu'elle retenu à cet instant, fut qu'il s'appelait Bryan, qu'elle était bloquée ici et qu'elle pouvait se doucher. Ce gars était étrange, surtout en les temps qui courraient.

« Tout est propre, ça sera mieux que tes vêtements sales. Si tu veux les garder cependant, que grand bien t’en fasse, après t’être lavé et avant de manger, on désinfectera la plaie que t’as à la tête, hésite pas à bien la savonner, même si ça pique. Et on appliquera un pansement. Pas d’allergie à quoi que ce soit ? »

La prenait-il pour une gamine ? Nova ne daigna pas répondre, perdue dans ses pensées, sa vision devenant floue à nouveau elle ferma les yeux et les rouvrit pour les poser sur une étagère pleine de babioles qui captèrent son attention.

« La température est déjà bonne normalement, tu n’as pas besoin de toucher à la partie gauche du mitigeur. »

Puis il disparut, la laissant seule. Nova observa lentement la pièce autour d'elle qui ressemblait autant à une chambre d'adolescent qu'à celle plus aseptisée d'un adulte. Quelques babioles, un ordinateur. Son regard se posa sur ce dernier. Darwin's Game. Elle pourrait se connecter quelques minutes, juste assez pour voir si Gargantua ne lui avait pas envoyer de nouvelles informations ? Mais son attention se déporta rapidement sur autre chose de plus grande valeur : une fenêtre. Un échappatoire. Inspirant un grand coup, elle se leva et tituba maladroitement juqu'à cette dernière afin de vérifier ce qu'elle espérait : rien n'entravait son ouverture. Parfait. Peut-être pourrait-elle passer par là après avoir prit une douche ? Partir avant qu'il ne revienne la chercher pour manger.

Manger.

Si elle rentrait chez elle, elle sauterait certainement un repas. Alors qu'ici, il lui offrait gîte et couvert. C'était tentant, mais Nova ne pouvait s'empêcher de penser "contre quoi ?". Qu'attendait-il d'elle pour lui être si serviable. Contre quoi lui offrait-il tout cela ? Elle n'avait jamais été témoin d'acte de gentillesse pur et dur. Tout avait une valeur, surtout dans son quartier. Plus encore depuis que le Darwin's Game avait chamboulé la société et transformé Chicago en terrain de jeu pour criminel. Retournant vers le lit puis se dirigeant vers la salle de bain, elle fit bien attention à fermer à clef cette dernière après être rentrée. Tous ces gestes étaient lents et lui demandaient un effort considérable, plus encore alors qu'elle essayait tant bien que mal de rester debout ce qui l'obligea à s'assoir dans la douche. L'eau chaude lui brûlait la peau là où celle-ci avait été abîmée. À la lèvre par exemple, après qu'elle ait reçu un coup de poing. Mais surtout derrière le crâne. "Hésite pas à bien la savonner, même si ça pique." qu'il lui avait dit. Elle soupira, ça lui faisait du mal d'admettre qu'il avait certainement raison. Une quinte de toux lui prit soudainement, sa gorge lui faisait également atrocement mal. Si ce Bryan avait été visé, c'était surtout elle qui avait dégusté. Nova se leva difficilement et se sécha doucement sans oser toucher à la plaie derrière son crâne. Puis elle s'enroula dans une serviette et sortie de la salle de bain jusqu'à la chambre où il l'avait emmené, elle enfila le t-shirt qu'il avait sorti. Celui-ci était sans surprise trop grand et lui arrivait sous les fesses, puis elle mis le caleçon également sans daigner essayer le pantalon qui a vu de nez était bien trop grand pour qu'elle puisse le porter.

Et maintenant ?

Nova s'assise sur le lit, son regard naturellement attiré par la fenêtre. Elle pourrait partir, là, maintenant. Mais elle n'avait aucune idée d'où est-ce qu'elle se trouvait et à vrai dire l'idée d'un repas gratuit lui plaisait. Mais était-il réellement gratuit ? Qu'espérait-il en retour, qu'attendait-il. Chicago n'était pas une ville d'enfants de coeur, plus encore ces derniers temps. Il pouvait très bien être un détraqué de plus, son instinct en doutait, sa raison y croyait. Il fallait qu'elle trouve quelque chose, n'importe quoi pour se défendre en cas de problème, la sortie de secours était déjà toute trouvée, mais l'arme... non. Cependant, il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour trouver une batte de base-ball posée dans un coin de la chambre. Classique. Elle se leva pour la prendre mais fut prise d'un vertige qui l'envoya balader contre l'armoire. Son épaule s'y écrasa et elle réussit tant bien que mal à ne pas tomber.

" Merde... " soupira-t-elle en tendant l'oreille, l'avait-il entendu ?

Nova finit par mettre la main sur ce qu'elle convoitait. Elle n'en avait jamais fait dans la vie réelle, ni in game d'ailleurs. Darwin's Game n'était pas réputé pour ses rencontres sportives. Mais elle en avait déjà utilisé une pour se défendre et bien que cela ce soit passé dans le jeu elle n'en avait pour autant rien oublié. Batte de base-ball en main, elle se dirigea vers le lit pour s'y assoir. Nova ne connaissait pas la maison et surtout n'osait pas s'aventurer hors de la chambre, pièce dans laquelle elle avait déjà trouvé une sortie de secours. Mais avant qu'elle ne puisse atteindre le lit, la porte s'ouvrit soudainement.

Prise la main dans le sac.

Nova aggripa la batte instinctivement, prête à dégainer un coup s'il le fallait.


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MessageSujet: Re: i don't need saving. (bryan)   i don't need saving. (bryan) EmptyJeu 18 Aoû - 13:55
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L'eau commençait à bouillir, je mis les pâtes dans la marmite afin qu’elles commencent à cuire. Pendant ce temps, avec ma planche à découper, je coupais mes tomates cerise en quatre parties, un coup de couteau en longueur, un coup en largeur. Pour ce qui est de la mozzarella, j'essayais du mieux que je le pouvais, de faire des petits cubes, chose compliquée puisqu’elle n'était pas dure, même plutôt molle. Pour le concombre rien de plus simple, d'abord prendre l'économe, puis enlever la peau. Une fois cela fait, couper le concombre en deux, sinon il ne rentrera pas sur votre planche à découper. Découpez en fines lamelles le concombre et ajoutez le tout à votre salade. Plus qu'à attendre les pâtes qui allaient être prêtes d'ici 9 minutes tout au plus.

Un bruit sourd se faisait entendre contre mon armoire. Merde, elle est encore tombée dans les pommes ? Je marchais d'un pas rapide vers la dite chambre, sortant dans ma cuisine en laissant les pâtes dans l'eau, espérant secrètement que j'allais revenir assez vite pour ne pas avoir à les jeter, même si c’était évidemment secondaire. Je fais quoi si elle est au sol ? Je ferais peut-être bien d’appeler Ed’, il devrait pouvoir s’en sortir lui, avec ses foutus années de médecine pour comment faire en sorte qu’une femme arrête de s’écrouler suite à un choc violent à la tête ? Et il me répondrait sans le moindre doute. « Elle est mignonne ? Je ne me déplace pas si elle est moche. Tu l’as baisée ? Et sinon, ça te dirait qu’elle passe une radio au lieu de jouer aux devinettes ? Si elle a une commotion ou un traumatisme crânien, tu ne le sauras pas avec ton esprit chamanique, grand connard. » Foutu, Ed. Et je pense bien que ça serait la meilleure solution, mais est-ce qu’elle a une couverture sociale pour accéder à l’hôpital ? Vu son état, j’ai peur de demander. Elle pourrait passer sur la mienne. Après tout, je cotise depuis un moment, et Ed me filera forcément un bon plan pour pas que je paye trop cher.

J'entrais donc dans mon ancienne chambre qui m'a servi jusqu'à ce que mes parents ne meurent et que je m'installe dans la leur. Je pouvais y voir la donzelle que j'avais ramenée ici, vêtu de mon t-shirt qui lui arrivait jusqu'aux fesses, et le caleçon qui lui servait presque de short. Sans le caleçon, ça aurait pu être très sexy, mais sans compter le caleçon, elle tenait ma batte de baseball entre les mains. J'en avais fait une année au lycée pour essayer, j'ai vite arrêté, ce n’était vraiment pas mon fort, attraper une balle si petite à une telle vitesse en faisant des cabrioles, non ce n'était définitivement pas mon truc. Vraiment pas faute de vouloir essayer, je m’étais entraîner assez régulièrement, je tapais dans le vide pour avoir un bon swing, mon père m’envoyait des balles pour que je les rattrape et à l’inverse. Mon lancer était toujours aussi mauvais, mon coach avait limite graver mon nom sur le banc pour que je sache que ma place était nulle part ailleurs qu’ici, après tout, j’étais le plus mauvais joueur de mon équipe. Et pourtant, ça ne m’atteignait pas plus que ça, car de l’autre côté, je continuais le jujitsu, et j’étais loin d’être mauvais. Cependant, ce que je savais, c'est qu'une batte de baseball était une arme redoutable, elle nécessitait même une licence de baseball pour pouvoir sortir dans la rue avec, dans le temps où Chicago était paisible. Un chien mord rarement la main qui le nourrit, et pourtant, on avait là l'exception à la règle. Tu veux jouer ? On va jouer. Tout d’abord, le déclencheur, faire comprendre à la personne qu’on sait exactement ce qu’elle veut, et lui prouver que c’est une fausse bonne idée.

"Tu comptes faire quoi avec ta batte de baseball ? M'attaquer pour sortir ? T’as testé sur l’armoire ou c’est ton corps qui s’est cogné, car tu es encore trop faible suite aux coups que tu as subis ? Si tu veux faire la rambo, n’hésite surtout pas, ça me fera une très bonne raison de te foutre dehors. »


Puis dans une seconde partie, lui prouver que, nous ne sommes pas contre elle, en lui proposant ce qu’elle veut. Ce n’est pas moi qui lui interdis de faire cela, c’est elle qui se l’interdira par sa propre intelligence et elle ne remettra pas en question ce qu’elle pense elle-même. Je marchais d'un pas lourd afin qu'elle m'entende bien traverser la maison, oh oui, on allait jouer, mais tu ne sais pas à quel point je suis joueur. Je saisis la clé, fis le plus de bruit possible pour ouvrir la serrure, ouvrit la porte en grand, et retourna en face de la femme qui tenait encore fermement ma batte de baseball.

"Vas y, sors, par contre, tu ne sortiras pas avec ma batte. Les policiers vont se régaler, une femme, à moitié nue, qui va se faire tirer dessus pour ne pas respecter le couvre-feu. Quoi de plus facile pour passer ses nerfs. Enfin, j'dis ça, les policiers, tu serais chanceuse. Un homme bien éméché qui passe par là, qui te plaquerait contre le mur, qui te verrait à moitié nue, tu sais comment ça se finirait hein surtout dans ton état, tu tiens à peine debout. Peut-être que c'est ton trip, dans ce cas-là, je ne te retiens pas. Merci de m'avoir sauvé encore une fois. Je ne vais pas t’imposer de rester si tu n’as pas la moindre envie de survivre, libre à toi, je ne vais pas t’empêcher de te suicider si ça te tient tant à cœur. »

Je me fis interrompre dans mon discours par une sonnerie reconnaissable parmi des millions, ma plaque à induction avec minuteur et son "BIP, BIP" ingérable. L’expression sauvée par le gong pourra maintenant être remplacée par « sauvé par le minuteur » le timing était juste parfait, je commençais à être à court de bla bla pour lui faire comprendre à quel point elle était stupide de vouloir sortir maintenant. Ma deuxième étape continuait gentiment. Tu veux sortir, sors, cependant, tu t’exposes à tous ces risques que tu n’as peut-être pas bien envisagés, ou du moins pas dans leur intégralité. La troisième étape pouvait commencer, qu’est-ce qu’elle gagnait à ne pas prendre tous ses risques.

"Sinon, tu poses ma batte quand même, on désinfecte la plaie, je la panse, et on mange. C'est toi qui vois. Moi, je boufferais quand même, et vu que j'ai fait à manger pour deux, ça me fera même des restes pour demain midi. Si tu veux rester, tu viens me voir, je serais en train de finir de préparer le dîner."

La troisième étape commençait, ici le risque était nul, elle n’avait rien à faire, juste à rester docile, et elle profitait de soins, de nourriture et d’un lit confortable ou elle pourrait reprendre du poil de la bête.
La porte était grande ouverte, et ça ne m’inquiétait pas plus que ça, je l'entendrais si elle veut sortir, et l'intercepterai si elle a encore ma batte de baseball, et qu'elle sorte si ça lui chante, l'humain est ingrat et particulièrement stupide. Je l'ai toujours pensé, et c'est la preuve par l'exemple. Loger, nourri, soigné, bah non, ça ne suffit pas, faut que ça aille se faire exploser la gueule dehors. Bah ne te prive surtout pas, j'espère que tu te feras tuer par la police, au moins tu ne souffriras pas trop. Et avec un peu de chance, ton cadavre sera pris par un détraqué pour que tu sois utile jusqu'au bout. Moi, j'ai mieux à foutre que faire l'assistante sociale. Si un homme rentre dans ma baraque, il se prend une balle dans la tête sans même avoir le temps de dire ouf, moi aussi, je suis humain et j’en ai marre de la bêtise de certains. C’est incroyable d’être aussi con, c’est hors concours à ce niveau-là.

Je sortais la passoire que je plaçai dans l'évier, afin de verser l'eau et les pattes dans celui-ci. J'en profitais pour ouvrir le réfrigérateur afin de sortir le beurre, dans lequel je tranchai une petite partie. Je versai ensuite les pâtes dans la marmite puis y rajoutai la tranche de beurre, mélangeai le tout. Les pâtes rejoignirent ensuite les tomates, le concombre et la mozz'. Un peu de poivre, un peu d'herbe aromatique, on mélange le tout, et dans le frigo. Quoi qu'il arrive, moi, je mange bien ce soir, je ferais mon chili con carne demain soir, sans faute !
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MessageSujet: Re: i don't need saving. (bryan)   i don't need saving. (bryan) EmptyJeu 18 Aoû - 14:39
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La réalité de la situation la frappa tout à coup. Elle n'avait pas l'esprit clair, surement à cause de sa blessure, certainement à cause de sa facheuse tendance à envoyer le monde entier balader. À ne croire en rien, ni personne, sauf en elle. Mais c'était le monde qui le lui avait appris. Ne faire confiance à personne, pas même au plus gentil des hommes. Qu'importe si on vous offre le gîte et le couvert, qui sait ce qui peut se passer entre quatre murs. Elle se sentait penaude, mais elle ne le montrait pas. Au contraire, elle resserrait sa prise autour de la batte tandis que son coeur s'affolait dans sa poitrine. Merde, qu'est-ce que je fais. Est-ce que je l'attaque ? Est-ce qu'il me veut du mal ? Nova était prise à son propre jeu. Stupide, idiot chat de gouttière.

" Tu comptes faire quoi avec ta batte de baseball ? M'attaquer pour sortir ? " et il était loin celui qui se voulait rassurant à présent. Comme quoi, chassez le naturel et il revient au galop. " T’as testé sur l’armoire ou c’est ton corps qui s’est cogné, car tu es encore trop faible suite aux coups que tu as subis ? " Elle répondit du tac au tac, la voix un peu endormie mais le ton bien ferme. " Je suis tombée. "

" Si tu veux faire la rambo, n’hésite surtout pas, ça me fera une très bonne raison de te foutre dehors. " Il disparaît à nouveau et elle l'entend traverser la maison jusqu'à ce que des bruits des clefs et une porte qu'on ouvre violemment résonnent. Il allait vraiment la mettre dehors ? Son visage s'assombrit, elle pouvait le faire, se débrouiller seule dehors. Le problème était surtout qu'elle ne savait pas où elle était, et qu'elle ne pouvait pas faire dix mètres sans perdre l'équilibre d'une manière ou d'une autre. Elle était piégée, autant par le fait d'être ici que par sa propre condition. " Vas y, sors, par contre, tu ne sortiras pas avec ma batte. " et les horreurs qu'il lui raconte pour lui faire peur, il ne pense pas un instant qu'elle sait, qu'elle a déjà vécu et qu'elle s'en est sortie pour être ici aujourd'hui. Son visage se ferme complètement et elle ne lâche pas la batte pour autant, s'il pense la désarmer de cette manière, lui raconter des histoires qu'elle connait déjà pour la garder à l'intérieur, il se trompe.

Mais pourquoi veut-il la garder à l'intérieur ? C'est ça la vraie question, pourquoi, aujourd'hui, un habitant de Chicago ferait preuve de bonté envers une personne momentannément plus faible. Pourquoi ne ferait-il pas comme les autres, la duper, profiter, battre, tuer, qu'importe mais agir en parfait égoïste, en parfait détraqué. "Sinon, tu poses ma batte quand même, on désinfecte la plaie, je la panse, et on mange. C'est toi qui vois. Moi, je boufferais quand même, et vu que j'ai fait à manger pour deux, ça me fera même des restes pour demain midi. Si tu veux rester, tu viens me voir, je serais en train de finir de préparer le dîner." et le voilà qui détale à nouveau.

Tant pis.

Nova récupère sa veste en jean et ses affaires, enfile ses chaussures aussi lentement qu'un enfant de dix ans mais ne lâche pas la batte, non. Si elle sort, elle sort avec. Et puis sans un mot, elle se dirige vers la porte d'entrée mais s'arrête dans l'embrasure. Est-ce qu'elle fait une bêtise, maintenant, en s'en allant ou la bêtise c'est rester et lui faire confiance ? Elle hésite un peu, une poignée de seconde, puis elle franchit la porte et se dirige vers les grilles. C'est la meilleure, ça. Est-ce qu'il est bête à ce point ou est-ce qu'il le fait exprès ?  Elle aurait pû partir en le volant, et c'est ce qu'elle fait un peu en gardant sa batte en main malgré ses menaces. Mais une fois dehors, le doute persiste. Et si la bêtise c'était pour une fois de refuser de faire confiance à quelqu'un qui fait des pieds et des mains pour l'aider ? " Je me charge du reste t’inquiète." qu'il lui avait dit. Et il l'avait remercié par deux fois. Il avait l'air gentil. Mais était-ce suffisant ? Un nouveau vertige finit par lui répondre et elle utilise la batte pour se reposer et garder un point d'équilibre.

Nova finit par rentrer.

Elle pose ses affaires dans l'entrée, enlève sa veste mais garde la batte en main. Parce qu'on ne sait jamais. Il lui faut quelques minutes pour trouver la cuisine et ce Bryan. D'abord, elle ne dit rien et reste dans l'entrée pour l'observer. Elle n'avait jamais été quelqu'un de très locace, séquelle d'années durant lesquelles au moindre mot de travers on s'acharnait sur elle jusqu'à ce qu'elle craque. À présent, elle parle peu mais ses mots sont toujours lourd de sens.

" Je garde la batte. " dit-elle soudainement sans appel, la voix un peu cassée elle se racle la gorge ce qui lui fait un mal fou. " Juste au cas où. " doucement elle vient prendre appuie sur l'embrasure de la porte car rester debout seule lui demande beaucoup d'efforts.

Son regard se perd un instant dans le décor, elle observe la pièce immense à des années de lumières de sa cuisine à elle petite et exigüe. A vrai dire, cette maison toute entière est à des années de lumières de son appartement. Il a de l'argent, ça se voit. Dans ses vêtements, dans sa maison, dans son attitude. Elle aussi peut-être que ça se voit que les fins de mois commencent aux alentours du dix et qu'elle galère tous les jours à faire autre chose que manger et dormir. Son peu de temps libre elle le passe dans le jeu, peut-être que ça joue aussi sur sa paranoïa : dans le jeu, un simple tatouage d'équipe est une bonne raison pour tuer quelqu'un. Alors qu'est-ce que ça doit être dans la vraie vie ?

" Pourquoi est-ce que tu fais ça ? " finit-elle par demander, sans poser le regard sur lui observant encore les moindres recoins de la pièce presque avachie sur l'embrasure de la porte. Pourquoi est-ce qu'il l'aide, pourquoi est-ce qu'il insiste. " Qu'est-ce que tu veux ? " et dans cette question se lit facilement la crainte, personne n'agit par pure bonté et souvent le motif n'est pas bien glorieux. Nova le sait. Elle en a l'habitude. " Je n'ai rien à te donner. " dit-elle fermement en se redressant, sur la defensive. Elle titube un peu mais reste droite, aidée par la porte.

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MessageSujet: Re: i don't need saving. (bryan)   i don't need saving. (bryan) EmptyJeu 18 Aoû - 15:43
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Les bruits de pas de la femme vers la porte le faisait tilter, le contraire aurait été étonnant, tout son petit manège, son petit plan n’aurait-il pas fonctionné comme il l’escomptait ? Tant qu’il n’entendait pas le bruit de la grille qui s’ouvre et se referme, il n’avait aucune raison de vérifier si elle avait ou non laissée la batte dans l’appartement, tant qu’il y a de la vie près de la porte, il y a de l’espoir. Ce n’est pas comme si elle irait loin de toute manière, si elle sortait, le problème aurait vite été réglé, ce n’est pas qu’il allait mettre 15 secondes à la rattraper, ni même que si elle continuait de refuser une balle aurait fait l’affaire, mais presque. Non, la surprise fut quand il entendit les pas sur le sol de l’entrée, avec le bruit de la batte aussi, qui servait de canne de fortune, et qui allait le rester un moment, il n’en avait malheureusement aucune comme remplacement. Une mule à coté est plus docile, sa vigueur l’impressionnait. C’était une battante, ça c’est sûr et ça se voyait. Lentement, mais sûrement, le bruit se rapprochait de la cuisine.

" Je garde la batte. "

Tant qu’elle restait avec dans l’appartement, je n’en avais rien, mais alors strictement rien à faire. Je n’allais pas enlever sa canne à une personne ayant des difficultés à marcher. Je ne suis pas un monstre à ce point-là quand même. Sauf si elle sort, là, elle se démerdera, mais je pense que l’envie de sortir lui a enfin quitté l’esprit.

" Juste au cas où. "

Encore une fois une preuve de sa combativité, elle n’avait pas confiance en lui, et ne le cachait pas. Soit, ce n’est pas un problème et ça n’en sera pas un, elle était trop faible pour représenter un réel danger de toute manière. Je mettais ma petite salade au frigo, histoire qu’elle soit meilleure. Une sale de pâte doit être servie froide ! C’est bieeeen meilleur. C’est sa mère qui lui répétait souvent cela.

Un petit coup d’œil lui faisait regarder la jeune femme, qui avait récupéré ses affaires, tout en gardant les siennes. Cela un demi-sourire au visage, celui-ci s’assombrit vite lorsqu’il vit qu’elle ne pouvait même pas tenir debout sans s’appuyer sur l’embrasure de la porte. Il reprenait le nettoyage de la cuisine, la planche à découper, le couteau, la marmite, tout devait être propre avant qu’il ne commence à manger. C’était un petit rituel qu’il s’était instauré pour éviter que la maison soit dégueulasse par une vaisselle qui ne serait jamais faite. Le prodige est qu’il arrive à respecter ce rituel tandis que beaucoup d’autres auraient eu une motivation le premier mois, si ce n’est les premiers jours, puis auraient arrêté.

" Pourquoi est-ce que tu fais ça ? "
" Qu'est-ce que tu veux ? "
" Je n'ai rien à te donner. "


Le sourire revient, une fraction de seconde, peut-être, était-ce visible, peut-être n’avait-il pas pu aussi bien jouer que d’habitude, cette fois. De toute manière, elle devait s’en douter. La réalité n’était jamais facile à cerner, un mensonge trop visible, cependant, ne faisait jamais peur. Il faisait pitié, car mentir, c’est fuir. Et pourtant, pourtant, il n’avait nullement honte de ce mensonge éhonté. La réalité était tellement pire que ce mensonge, qui n’en était pas vraiment un, car ils savaient, aussi bien l’un que l’autre, que c’était une manière polie de répondre « Joker ». Elle était trop intelligente pour ne pas le remarquer, et lui trop fier pour avouer quoi que ce soit, après tout, c’était tellement plus facile de dire ça que d’affronter la réalité.

« Tu m’as déjà sauvé la vie, je trouve ça pas mal comme donation. Sans toi, je me serais surement fait abattre d’un coup de pistolet par l’homme qui en avait après toi. J’ai le droit de t’aider un peu moi aussi, non ? Histoire de te rendre la pareille »

La réalité, ce n’était pas ça. La réalité, c’est que la solitude était pesante. La réalité, c’est l’ennui profond lorsque l’on rentre chez soi, et que personne ne nous attend, personne ne nous demande si ça va, personne ne veut savoir quoi que ce soit de notre part. C’est une partie de notre existence qui s’efface, c’est le désespoir qui revient, à chaque fois que l’on rentre, et qu’on se dit. « De toute manière, si je fais ça pour moi, pourquoi continuer, je ne me plais pas ici. » Aider quelqu’un, c’est donner un petit peu d’importance à son existence, exister pour quelqu’un d’autre que soit même. Cette personne que l’on a aidée ne se souviendra pas de nous peut être demain, mais sur le moment, nous étions la personne qui l’avait aidé, qui l’a sauvé, son héros. Ici, ça serait peut-être, une semaine, un mois peut être plus, où elle se souviendrait de l’homme qui a abattu son agresseur en pleine rue, qui lui a permis de se reposer chez lui, qui lui a offert à manger, sans rien de concret en échange. Et pourtant, le bonheur était là, au creux d’un sourire, au creux d’un merci. Mais ici, il n’y avait ni merci, ni sourire. De l’inquiète, de la peur, de la douleur, voilà ce qui pouvait se lire sur le visage de la femme. La question du pourquoi devenait alors légitime. Pourquoi s’emmerder à aider quelqu’un quand tout ce qu’elle désire, c’est de ne pas être aidé par toi. La question devenait alors légitime.

Mais est-ce qu’elle avait la moindre idée de ce que c’était de vivre complètement isolé ? S’endormir dans des draps froids, de se lever le matin et ne voir personne avant de sortir si ce n’est son reflet dans le miroir ? D’oublier le parfum des bonjours ? Elle sait ce que c’est que s’endormir le soir, dans une maison sans le moindre bruit, sans la moindre activité et se réveiller avec autant de bruit ? Une maison si silencieuse qu’on pouvait entendre le bruit de son cœur avant de s’endormir ? S’endormir avec des fantômes qui nous hantent la nuit, en revoyant le visage de son père et de sa mère, dans cette grande maison seule ? Mais des gens me regardent avec leur stupidité qui leur va si bien et me disent « mais arrête de te plaindre, tu gagnes bien ta vie. » Et à quoi bon gagner bien sa vie si ce n’est pour rien faire avec ? Oui en effet, je mange à ma faim, si je veux quelque chose, je peux le posséder de manière générale, j’ai deux voitures dont une très belle, j’ai une belle et grande maison, j’ai de beaux vêtements. Mais à quoi bon ? À 25 piges de ne pas savoir, de ne plus savoir, de vouloir savoir ce que c’est que d’être aimé ? Non, ça elle n’en avait strictement rien à carrer. Tout ce qu’elle pensait, c’est que j’étais un psychopathe prêt à abuser d’elle ou à l’escroquer. Son « Je n’ai rien à te donner » n’avait même pas besoin d’être prononcé, la seule chose que tu pourrais me donner serait un verre, ou une assiette si tu étais serveuse tu aimerais pouvoir me donner quelque chose, mais c’est au-dessus de tes moyens, ce que tu peux me donner n’est pas physique. Mais regarde-toi et regarde-moi bordel de merde, on n’appartient pas à la même classe sociale, ni au même monde. Tu penses vraiment que je vais violer une femme avec un teint de peau tellement blanc que ça serait presque signe de maladie ? Aussi fine que ça ? Oui t’es jolie, mais tu n’es pas plus incroyable que ça, soyons honnête. Si je veux avoir une fille divine pour un coup au pieu, crois-moi que je commande une pute de luxe et qu’elle arrive dans l’heure, elle me câlinera, couchera avec moi, et même dormira avec moi si j’ai assez d’argent à perdre. Et elle ne me menacera pas avec ma putain de batte de baseball. Si Ed me voyait, j’imagine bien ce qu’il me sortirait, ce con « Bah dis donc, tu baisses en gamme, c’est la dèche en ce moment ? » Je me demande comment il va ce couillon, remarque, c’est bientôt sa dernière année de médecine, je vais pouvoir recevoir mes arrêts de travail pour un rien.

Je disparus vers la salle de bains où j’ouvris comme je l’appelle si bien « l’armoire à pharmacie », je pris du mercurochrome ou « eau oxygénée » comme disait Ed’. Il m’avait expliqué que c’était le meilleur truc à faire sur une plaie ouverte. « Y a pas meilleur désinfectant, et ça peut même décolorer une moustache, c’est O.P ».
J’en profite pour prendre un paquet de compresses. Je ramène tout sur la table de la salle à manger, déplace une chaise.

« On doit désinfecter ta plaie, installe-toi comme tu le souhaites. »


Avec un peu de mal, il faut l’admettre pour se trainer jusqu’à la chaise, elle était installée. C’était maintenant à moi de jouer. Faisant appel à mes souvenirs, je devais me remémorer comment on utilise cette merde. Du mercurochrome sur la compresse, et on tamponne le contour de la plaie en étant un peu plus large, mieux vaut trop que pas assez, et on revient sur le centre, pour tout désinfecter. On tamponne, on ne frotte surtout pas, outre le fait que ça fasse mal, ça peut endommager les tissus. Bien que ça ne dût pas être super agréable, elle restait plutôt docile, batte à la main.

« Ne bouge pas, je reviens et on mange. »

Je m’en allai une nouvelle fois pour ranger mon matériel médical dans son armoire, me lava les mains à l’évier avant de revenir pour servir la table, c’est con, mais, j’étais heureux de sortir deux assiettes pour une fois, quand on dit que les petits plaisirs de la vie sont parfois les plus simples, ce n'est pas si faux que ça… Enchainant les allers et retours entre la salle à manger et la cuisine, je servais assiettes, couvert, verre, déposa le saladier avec ma salade qui semblait succulente, sel, poivre, eau, jus de fruit. Je pense avoir tout pris, j’hésitais à lui sortir de l’alcool, mais je ne pense pas que cela soit un remède ni une bonne idée vu l’état actuel des choses. Enfin, de la chose si je puis dire.

« Sers-toi en première, et hésite pas à te servir convenablement, tu dois manger pour récupérer. Je peux faire plus à manger si besoin, même si ça m’étonnerait que tu manges le saladier entier, ne te prive surtout pas. »

Je remarquais cependant que depuis tout ce temps, j’étais encore avec mon costume. Que j’avais par miracle, pas taché. Un dieu veille donc sur moi pour mes bonnes actions ? C’est donc cela qu’on appelait karma ? Fais une mauvaise action et tu seras pris par la guigne, fais en une bonne et tu recevras un petit coup de pouce.

« Je viens de m’apercevoir que je suis encore en costume, excuses moi pour tous ces allers-retours, promis, c’est mon dernier, et je remplirais correctement mon devoir d’hôte. »

Regagnant ma chambre, j’ouvrais le placard ou étais rangé mes affaires en réfléchissant à ce que je pouvais mettre. D’habitude, manger en caleçon n’était pas un problème, mais je ne suis pas sûr qu’elle le prenne convenablement ici, je me prendrais un grand coup de batte dans les parties génitales, je m’en remettrais jamais, et ce même si l’idée était amusante. Un T-shirt gris classique me fit un clin d’œil tandis que ma pile de jeans me faisait de l’œil. Le costume lui, sera lavé samedi, comme tous les autres qui ont été utilisés cette semaine. Sur un cintre, et mis à part pour bien m’auto signaler qu’il n’était pas propre. C’est ainsi vêtu que je me rendais de nouveau vers mon plat qui m’attendait patiemment, après tout, moi aussi, j’ai faim.
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MessageSujet: Re: i don't need saving. (bryan)   i don't need saving. (bryan) EmptyMar 23 Aoû - 23:45
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bryan & nova

Accepter une main tendue lui était difficile. Car depuis longtemps elle s'était mise en tête que derrière chaque main tendue se trouvait une autre, poing serré. Un coup bas, qu'importe. Mais les gens honnêtes ne couraient pas les rues, plus encore celles de sa vie et en grandissant elle n'avait eu à faire qu'à de rares exceptions qu'elle comptait sur les doigts de la main. Alors dans l'embrasure de la porte, épaule appuyée trop fort contre le bois, elle observait Bryan. Que voulait-il en échange ? Un homme qui pouvait tuer si froidement dans la vie réelle ne pouvait agir sans motif. Elle ne le concevait pas.

Il avait tué un homme.

Elle se sentait prisonnière plus qu'invité.

Et elle s'attendait à ce qu'à chaque instant la situation ne se retourne contre elle-même.

« Tu m’as déjà sauvé la vie, je trouve ça pas mal comme donation. Sans toi, je me serais surement fait abattre d’un coup de pistolet par l’homme qui en avait après toi. » Elle en doutait. Un peu. Malgré sa méfiance accrue, une naïveté persistait chez elle : celle d'être dans l'excès et de ne voir que le monde en noir et blanc. Il avait tiré en premier. C'était tout ce qui comptait pour elle. Et malgré ses attentions, sa gentillesse apparente tout ce qu'elle voyait c'était le corps de l'autre qu'ils avaient laissé derrièr eux sans se retourner.

Est-ce qu'elle devait le dénoncer à la police le lendemain ? Le méritait-il ?

« J’ai le droit de t’aider un peu moi aussi, non ? Histoire de te rendre la pareille » Elle baissa les yeux, peu convaincue, gardant la batte en main comme pour le montrer. Il avait surement raison. Certainement même. Mais un animal battu se méfie des mains, qu'elles soient tendues ou serrées. De même pour Nova. Le plus important, c'était qu'elle n'y croyait pas et que de toute façon, elle ne croyait en rien. Les mots étaient trompeurs, malins et blessant. Il n'y avait que les gestes pour compter et bien vite elle avait apprit la leçon en devenant discrète et peu bavarde. À quoi bon débattre des heures si c'est pour se prendre un coup par la suite. Ses mots à elle étaient rares, sincères et toujours blessant car eux, ils comptaient vraiment.

Lorsqu'il s'approcha d'elle, elle se crispa un instant en tournant sur elle-même pour ne pas qu'il se trouve dans son dos alors qu'il se dirigeait simplement vers la salle de bain. Vieux réflexe. N'importe qui pouvait voir à quel point elle était craintive, on aurait pût avoir à faire à un gamin de cinq ans battu, il n'y aurait eu aucune différence. La vie l'avait mise à genoux, le jeu l'avait détruite et aujourd'hui tout était bon pour qu'elle se fige, pour qu'elle panique. Mais ce qui était remarquable, c'était que malgré la peur constante et malgré la douleur, elle s'obligeait à rester debout. Elle n'était pas le chêne au milieu de la tempête, mais elle tenait bon. À sa manière.

Même cinéma lorsqu'il revient dans le salon, elle n'a pas bougé. Bryan tire une chaise et elle sait évidemment qu'elle est pour elle mais elle ne fait pas confiance à ses jambes d'abord. Elle inspire et se concentre car même debout contre la porte le monde tourne.

« On doit désinfecter ta plaie, installe-toi comme tu le souhaites. »

Comme tu le souhaites. Elle aurait pû sourire mais tout comme ses mots, ses sourires étaient rares et plus précieux encore. Elle n'avait pas vraiment le choix, de toute façon. Alors elle se traîna jusqu'à la chaise après avoir serré les dents, mais elle ne savait pas comment s'y assoir : elle devait lui tourner le dos pour qu'il puisse s'occuper de sa plaie. Et quel genre de fou voulait prendre soin de sa victime. Peut-être qu'après tout, il n'était pas aussi mauvais qu'elle le pensait. Peut-être qu'elle n'était pas piégée. Qu'il disait la vérité. Alors elle s'assise enfin, dos à lui. Se rendait-il compte de l'effort que c'était, de la chance qu'il avait ? Probablement non. Et même si elle s'était obligée à lui faire confiance sur ce coup là, elle ne pouvait s'empêcher d'être crispée, batte à la main. Quand il tapotait sa plaie, elle fermait les yeux, serrait le bois de la table à sa gauche comme pour se donner du courage. Elle avait mal. Mais ce n'était pas de sa faute.

« Ne bouge pas, je reviens et on mange. »

C'était terminé ? Déjà ? Nova tourna rapidement la tête pour le voir se lever encore et disparaître dans le couloir. Quel drôle de type. L'envie de le remercier se faisait sentir, mais elle ne savait pas quand, pas comment. Et ce n'était pas tous les jours qu'on lui offrait un peu d'attention alors elle se fit silencieuse, pour changer. Ne bougeant pas de sa chaise, le crâne brûlant encore du désinfectant. Elle le laissa mettre la table, s'installer, dubitative. Tout semblait si irréel. Elle n'avait pas partagé de repas en compagnie d'autrui depuis la mort de sa mère, encore moins en compagnie d'un parfait inconnu qui dans la même soirée avait pris une vie et sauvé une autre.

Elle n'osait pas le regarder en face.

Peut-être avait-elle honte d'être ce soir dépendante de quelqu'un, ou peut-être était-ce le flagrant décalage entre leurs rythmes de vie. Elle ne savait pas vraiment quoi dire, ni quoi faire mis à part attendre qu'il reprenne la parole. On aurait pû la croire muette si elle n'avait pas sorti quelques phrases plus tôt. Sans vouloir paraître secrète, elle en dégageait surement la sensation.

« Sers-toi en première, et hésite pas à te servir convenablement, tu dois manger pour récupérer. Je peux faire plus à manger si besoin, même si ça m’étonnerait que tu manges le saladier entier, ne te prive surtout pas. »

Si elle parlait très peu, lui faisait la conversation pour deux. Hésitante, elle attrapa le saladier et se servit "convenablement". Plus que ce qu'elle ne se serait servit chez elle, donc, mais bien moins que la moyenne. À trop peu manger, elle était vite rassasiée et il pourrait lui rabattre jour et nuit de ne pas se priver qu'elle serait incapable d'avaler quelque chose de plus. À peine eut-elle terminée de se servir, qu'il se leva à nouveau. Elle lui offrit enfin un regard, si non méfiant, étonné.

« Je viens de m’apercevoir que je suis encore en costume, excuses moi pour tous ces allers-retours, promis, c’est mon dernier, et je remplirais correctement mon devoir d’hôte. »

Il fila encore. Tout était étrange ce soir, rien ne se passait comme prévu. À l'heure qu'il était elle aurait déjà dû être connectée à Darwin’s Game, peut-être aurait-elle même déjà tué quelqu’un ou épargné une vie contre un semblant d’information sur les personnes susceptibles d’avoir envoyé sa mère droit vers sa mort. C’était une vide dure qu’elle menait, seule. Elle ne l’avait pas choisie, on l’avait choisie pour elle. Sans plus attendre, elle commença à manger. Tout ce qu’elle pouvait dire c’était que malgré le fait que Bryan lui semblait autant effrayant que rassurant, il cuisinait bien. Une bouchée, deux, trois, son estomac se noua. Bryan choisit ce moment pour réapparaître vêtu plus simplement et sans se l’expliquer Nova se sentie tout de suite plus à l’aise. Presque plus en confiance maintenant qu’il ressemblait plus à une personne lambda qu’à un mannequin dans une pub pour voiture de luxe. Elle le laissa s’installer sans dire un mot, incapable de penser à quoi dire. Par où commencer ?

« Merci. » souffla-t-elle à peine assez haut pour qu’il l’entende. « Pour tout, t’étais pas obligé. » et généralement, on ne le faisait pas. Plus encore pour elle.

Elle se mura à nouveau dans un silence empli de fatigue, tentant d’avaler une nouvelle bouchée avec grand mal. Sa gorge la faisait toujours souffrir, mais c’était son estomac en cause : un autre des symptômes qu’elle avait appris à déceler jeune. Nova se força encore un peu avant d’abandonner.

« Je suis désolée, mais je me sens mal. » dit-elle soudainement en posant sa fourchette.

La fatigue gagnait du terrain, ainsi que simplement cette foutue commotion. Elle avait besoin de dormir, c’était évident, mais habituée à n’avoir personne pour veiller sur elle au cours de la nuit elle s’empêchait de dormir d’une traite. Là, c’était différent. Il semblait ne pas vouloir l’abandonner mais elle n’osait pas demander une telle faveur. Et tant pis alors si elle ne se réveillait pas entièrement le lendemain. Nova se leva, sans jamais lâcher la batte qu’elle tenait en main et qui la rassurait (comme si de toute façon elle était en état de l’utiliser). Elle resta d’abord un instant debout, sa main sur le dossier de la chaise l’empêchant de tomber après s’être levée trop vite.

« Je peux rien avaler, je devrais aller dormir… » elle croisa son regard et s’obligea à le soutenir pour une fois. Il avait les yeux bleus, c’était la première fois qu’elle le remarquait. « Est-ce que… » commença-t-elle, hésitante, en s’approchant de la porte donnant sur le couloir. « Est-ce que la chambre où j’étais est pour moi ? Je peux me contenter du canapé sinon. » à mi-chemin, elle sentit la terre tourner et tituba un instant avant de poser sa main sur une autre chaise autour de la table afin de s’y appuyer.

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MessageSujet: Re: i don't need saving. (bryan)   i don't need saving. (bryan) EmptyLun 29 Aoû - 21:23
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bryan & nova


L'assiette de la personne assise devant lui était à peine remplie, ce n'était pas faute de lui avoir proposé de se servir une grande portion. Les coups de fourchette étaient mous, l'envie n'y était pas. La pensée qu'elle se sentait obligée de manger afin de répondre à ma demande me frôla l'esprit, se sentait-elle encore oppressée, séquestrée ? Me prenait-elle encore pour un bourreau qui avait tué un homme par pur plaisir entre deux ruelles, sans même prendre la peine d'attendre un début de pénombre ? Comme l'homme qui l'avait forcé à venir chez lui pour des raisons qui lui étaient aussi obscures que la nuit ?

Pendant le temps que mon esprit divaguait, étouffant le bruit de la fourchette qui percutait l'assiette, le bruit de la mastication, du croquant du concombre et de la tomate, mes yeux étaient rivés sur elle, le fait que nous soyons deux dans une pièce dont je connais le moindre centimètre n'arrangeant pas la chose, le fait est que, le son bien qu'inexistant, je pus lire un "merci" sur ses lèvres. Le son était-il sourd par omission de ma pensée ou de son souffle ? « Pour tout, t’étais pas obligé. »

Une théorie, une réflexion qui se casse encore la gueule, après tout, ce n’était pas la première fois que je me faisais des films, qui plus est qui étaient complètement erronés, un doux sourire devait enfin apparaitre sur mon visage, avant que la réflexion ne recommence, et que je me remette à émettre des théories, dans ce cas, si tout va bien, pourquoi cette portion minime ? Pourquoi ces coups de fourchette d'une lenteur absolue ? Ce qu'elle a dit n'a rien changé à la situation, pire, elle l'a aggravé, j'avais un semblant d'idée sur ce qui n'allait pas, elle a juste réfuté la réponse, le problème est toujours là et la solution qui était mienne à pris ses valises. Je me devais de trouver une réponse, le coup sur la tête qui lui a coupé l’appétit ? Il est vrai que l'on a rarement envie de manger après être arrivé à l'hôpital, mais c'était plus souvent dû à la qualité de la bouffe qu'à la blessure elle-même, du moins c'est ce que je pense. Et pour manger le même contenu qu'elle, je trouve la bouffe plus que correcte, c'est sûr que ce n'est pas l'un des mets les plus raffinés, mais c'est bon quand même... Non ?

« Je suis désolée, mais je me sens mal. »

La phrase n'avait sûrement aucun sous-entendu sur la qualité de la nourriture qu'elle mangeait, c'était évident et clair à présent, la seule raison de toutes les questions que je m'étais posé plus tôt était clair, elle ne se sentait pas bien. Cela n'avait rien à voir avec moi, avec ce que je lui ai fait à manger, le fait que je l'ai soignée ou non. Non, tout allait très bien de ce côté-là, le seul et unique problème était bien le coup qu'elle avait subi, me faisant de plus en plus penser que l’hôpital n'est pas dans le domaine "facultatif" ou "optionnel" mais bien une nécessité. Il était évident que ce n'allait pas se finir avec une simple bosse.
Elle était maintenant debout, enfin, debout était un grand mot, elle tentait de se tenir debout, utilisant la batte comme une canne la permettant de la soutenir du mieux qu'elle pouvait. Au début peut être, elle pouvait faire passer celle-ci comme une arme défensive si jamais je tentais quoi que ce soit, mais le terme canne de substitution était maintenant le terme le plus approprié.

« Je peux rien avaler, je devrais aller dormir… »

Mes céruléens croisèrent ses obsidiennes, c'était peut-être la première fois qu'elle soutenait mon regard, aucune méchanceté n'était à déceler dans ses dires, juste un fait. Elle n'allait pas bien, et le meilleur remède pour se remettre de toute chose était le repos. Elle tournait enfin la tête vers le couloir avant de s'exprimer, hésitante.

« Est-ce que… »
« Est-ce que la chambre où j’étais est pour moi ? Je peux me contenter du canapé sinon. »


Son hésitation était touchante, on sentait qu'elle était encore mal à l'aise, cependant, elle n'avait plus peur de moi. C'était déjà un bon début qui me rassurait amplement. Le canapé, cependant, était nullement une option. Je n'avais aucune envie d'avoir du sang ou quoi que ce soit un canapé en cuir, si elle voulait dormir dedans, il faudrait que j'installe une véritable panoplie d'aventurier. De toute manière, si je l'ai foutu sur le lit, c'est qu'il y avait une excellente raison, autant qu'elle y dorme, de toute manière, elle l'a déjà sali avec ces vêtements sales d'avant la douche, je suis sûr que je pourrais même y trouver du sang en cherchant un peu sur la couverture.

"Le canapé n'est pas une option, le lit ou je t'ai déposé en est une."

À ces mots, je me levais gentiment, me dirigeant vers le couloir afin d'ouvrir sa chambre et la mienne pour qu'elle puisse s'en souvenir, retournant ensuite vers la salle à manger.

"De mon côté, je serais dans la chambre à deux portes de celle-ci. Ainsi, s’il y a le moindre problème, je serai à proximité. Pour les toilettes, tu sais où elles sont dès lors que tu as pris une douche."

Je me remettais à table, seul, si elle n'avait pas faim, ce n'était pas mon cas, et j'avais besoin de me nourrir, j'augmentais cependant le rythme des coups de fourchette afin de finir au plus vite, de pouvoir débarrasser cette table et mettre le tout dans le lave-vaisselle. Ce fameux lave-vaisselle, luxe pour ceux qui sont seuls, économique pour ceux qui sont nombreux, l'argent n'étant pas un problème, c'était cela de moins à faire. La femme s'éloignait avec grande difficulté dans le couloir, là où j'effectuais sans doute 2 pas, elle en effectuait le quintuple.


"Tu veux peut-être que je te porte jusqu'à la chambre ? T'as l'air d'avoir du mal à te déplacer."

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