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 Comme une ombre. (Quinn)
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MessageSujet: Comme une ombre. (Quinn)   Comme une ombre. (Quinn) EmptyJeu 11 Aoû - 15:21
COMME UNE OMBRE.
Céleste & Quinn.

Comme un fantôme.

J’étais la pauvre conne qui s’était perdue à la recherche d’une nouvelle porte. On m’avait envoyée en reconnaissance dans ce nouveau terrain aride et j’avais pas prévu assez d’eau. Alors, lorsque j’ai vu un inconnu avec une bouteille en train de se réhydrater, j’ai voulu le menacer. Mon flingue a coincé. Heureusement, il était très peu adroit et surtout lent, j’ai donc pu sortir un poignard pour le forcer à me donner son eau et s’en aller. Mais le fait d’avoir une arme à feu cassée dans un jeu où certains peuvent nous menacer avec un lance-flammes ne me rassurait pas. Alors j’avais décidé de m’asseoir comme une gamine sur le sable pour démonter l’arme et trouver d’où venait le problème.

Comme un fantôme.

J’étais là, complètement perdue dans mes pensées, quand j’ai levé la tête.

Et me voilà maintenant face à toi – ou, du moins, à tes pieds (encore). T’es là avec tes cheveux semblables à ton être : fugace. Je ne sais pas si tu souris ou si tu te moques. Je suis obligée de mettre ma main devant mes yeux pour te voir car le soleil tape dans ton dos et en mon iris. Au début, j’ai l’impression d’halluciner ; de devenir folle à force de jouer à ce jeu. Je me dis que je mélange le réel et le virtuel. Alors je soupire en levant les yeux au ciel, et j’articule même un :

- Sérieux quand j’hallucine j’imagine un de mes meilleurs coups d’un soir ?

Je fronce les sourcils et tend la main comme pour effacer l’esquisse qui se dresse face à moi. Sauf que je n’ai ni gomme, ni crayon, ni hallucinations. Mes doigts butent contre une jambe rigide et je réalise enfin l’ampleur de mes mots. Directement, je recule en arrière, presque allongée au sol et serre les dents.

- Merde. Putain t’es vraiment là ? Merde.

Une seconde de silence, j’essaie de réfléchir à la meilleure phrase à balancer mais il n’en sort qu’un ridicule :

- T’as rien entendu ok ?

Un long soupir filtre entre mes dents.

Comme un fantôme.


T’es là comme un spectre qui avait hanté quelques de mes nuits et qui s’en était allé au matin venu. Effrayée par le soleil, la lumière et surtout la vie tu m’avais laissée tomber comme tout le monde sait si bien le faire. Un peu comme une artiste, t’avais peint une belle aquarelle de notre nuit avant de la balancer dans la rue – peu satisfaite de ton œuvre.
Mais au final, je ne t’en veux pas. Je suis pareille. J’ai de la peinture sous les ongles et un tas de toiles en bas de ma fenêtre.

Mon regard se pose sur le sol et je cherche le moindre sujet à aborder pour ne plus penser à cette nuit. Pour penser au jeu. Me replonger dans cet acide virtuel ; quitte à en perdre l’épiderme. Mes doigts saisissent l’arme démontée avant de la lancer au sol d’un geste quelque peu exagéré.

- Elle marche plus j’essayais de la réparer. J’ai pas envie de me faire descendre dans la forêt. Tu saurais pas réparer les armes en plus des voitures ? T’inquiètes, dans ce monde-là je peux te payer en écus, pas besoin d’autre moyen de paiement…

Phrase plus forte que moi que je laisse aller sur un ton amer.
J’ose même pas la regarder.
De peur de crever sous ses yeux.
Sous les yeux du fantôme.

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MessageSujet: Re: Comme une ombre. (Quinn)   Comme une ombre. (Quinn) EmptyJeu 11 Aoû - 18:16
Le désert. Quinn ne se souvenait plus très bien quels éclaireurs l’avaient trouvé en premier, mais elle se rappelait sans difficulté de sa première impression en découvrant l’étendue aride de ses propres yeux. Accoutumée à l’abondante flore de ses territoires, elle voyait en ce nouveau lieu quelque chose de foncièrement mauvais. Rien ne poussait, rien ne vivait dans le désert. Et pourtant, il fallait prendre le risque de l’explorer, aller toujours plus loin, risquer toujours davantage pour espérer avoir la chance de découvrir ce qu’il y avait après la mort. Après la poussière, la sécheresse, le néant brûlant. Sa tignasse retenue en queue-de-cheval, une capuche rabattue sur son crâne, Daredevil souffrait en silence de l’exposition prolongée à cette boule de feu gigantesque. Le froid glacial de la nuit avait bien trop rapidement laissé place à l’atmosphère étouffante, la forçant à choisir entre sudation extrême et insolation meurtrière. Avec un grognement, elle leva les yeux vers l’astre qui daignait enfin disparaître lentement. Ses rayons la poursuivraient encore plus une heure ou deux, mais le crépuscule ne tarderait pas à jeter son linceul mordant sur l’étendue désertique.

Elle aperçut la forme avant de la reconnaître, plissant les paupières pour tenter de la discerner avec plus d’acuité. Assise au beau milieu de rien, la jeune femme pointa le menton vers elle avec un œil dénué de lucidité. S’approchant progressivement, à pas prudents, Quinn pu discerner ses lèvres craquelées par la soif, ses joues rougies et son air hagard. Le souvenir mit quelques secondes à lui revenir, perturbée qu’elle était par la présence d’une joueuse en ces lieux dénués de toute vie. Elle ouvrit la bouche, le prénom de Céleste demeurant toutefois coincé dans sa gorge ; stupéfaite, la GAIA la considéra plus attentivement.

« Sérieux quand j’hallucine j’imagine un de mes meilleurs coups d’un soir ? »

Aucun doute possible : c’était bien Céleste Aström. L’Anglaise secoua la tête, sentant les doigts effleurer sa jambe avant que l’autre n’hoquète de surprise.

« Merde. Putain t’es vraiment là ? Merde. » « Merde, ouais, comme tu dis. » Pas qu’elle soit mécontente de croiser la jolie blonde, mais ces retrouvailles manquaient de charme. « T’as rien entendu ok ? » « Qu’est-ce que tu fiches ici, Céleste ? » La réponse tarda à arriver, un soupir s’étirant entre elles.  « Elle marche plus j’essayais de la réparer. J’ai pas envie de me faire descendre dans la forêt. Tu saurais pas réparer les armes en plus des voitures ? T’inquiète, dans ce monde-là je peux te payer en écus, pas besoin d’autre moyen de paiement… »

Fronçant des sourcils sans faire de commentaire sur les ‘moyens de paiement’ susnommés, Quinn se pencha pour attraper l’arme, la secouant pour faire tomber le sable. « C’est sûr que si tu traites tes armes comme ta voiture, les pauvres vont pas faire long feu. »

C’était plus une boutade qu’un réel reproche ; la panne de son véhicule n’avait rien eu avoir avec d’éventuelles maltraitances. Par contre, le vent et le sable de ce désert ne devaient pas être étrangers à la panne soudaine de ce flingue. Relevant les yeux de la pièce, elle dévisagea Céleste en pinçant les lèvres. Devait-elle lui demander dans quelle team elle avait atterri ? Depuis quand est-ce qu’elle jouait ? Et dans le cas où leurs équipes seraient ennemies, devait-elle se défier de la jeune femme au point de l’abandonner là ? Daredevil l’aurait fait, par instinct de préservation. Quinn ne voulait pas faire ce choix immoral. Et elle ne voulait pas poser trop de questions, de crainte que les réponses ne lui plaisent pas. Détachant la gourde à moitié remplie de sa ceinture, elle la tendit à l’ESHU.

« Évite de clamser, joli-cœur, il faut qu’on bouge avant la tombée de la nuit. » Elle leva les yeux au ciel en une mimique exagérée d’agacement. « Et si t’es sage, je regarderais ce qui cloche avec ton arme. »

Arme qu’elle lui tendit d’ailleurs, après s’être discrètement assurée de son inutilité. Prendre ses précautions sans pour autant s’abstenir de toute considération humaine semblait un compromis suffisant pour le moment. Elle réajusta les lanières du petit sac-à-dos emporté pour sa mission d’éclaireuse, faisant un pas en avant pour ensuite jeter un coup d’œil vers la damoiselle en détresse.

« Tu viens, Cendrillon ? »
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MessageSujet: Re: Comme une ombre. (Quinn)   Comme une ombre. (Quinn) EmptyJeu 11 Aoû - 20:50
COMME UNE OMBRE.
Céleste & Quinn.

Chaque geste découlant de cette fine silhouette me fait frissonner. Je sens encore sur ma peau ses doigts dévaler tout mon corps comme pour s’en emparer. Je sens encore son souffle retenir le mien jusqu’à le recracher sur ma nuque dans un soupir délicieux suivi de nombreux baisers vite oubliés. Tout a été effacé le matin lorsque les rayons du soleil sont venu taper sur ma face – quoiqu’il ne faisait même pas vraiment jour au moment où tu m’as implicitement montré la porte. J'étais, pour toi, semblable à un monstre le jour levé et à une nymphe la nuit tombée : tu m’as chassée une fois le masque levé. Succube insoupçonnée, t’avais pris ce que je donnais de moins en moins avant de le lancer bien loin de toi et de ta vie ; ma confiance.

Tu saisis l’objet et j’ai encore l’impression que tu aurais pu saisir mes doigts, mon bras voire même ma langue. D’ailleurs, celle-ci semble ne plus marcher. Après m’être embrouillée, me voilà plongée dans un mutisme que seule ta voix toujours aussi assurée brise.

- C’est sûr que si tu traites tes armes comme ta voiture, les pauvres vont pas faire long feu.

T’as tout pour toi, c’est sûr. T’es drôle – voire même hilarante de temps à autre. T’es intelligente, désirable. Peut-être un peu inconsciente, mais j’associe ce trait-là de ta personnalité avec ta fierté.

- Si je traitais mes armes comme ma voiture, mon flingue aurait déjà un surnom. Du style Bichette ou Gaston.

J’essaie de sourire mais la rancœur est encore en travers de ma gorge. Ce sale sentiment est assez tenace pour remonter jusqu’à mes lèvres et barrer ma face en un rictus certainement peu agréable à voir.

- Évite de clamser, joli-cœur, il faut qu’on bouge avant la tombée de la nuit. Tu lèves les yeux au ciel et c’est tant mieux car je crois sentir mes joues brûler en entendant ce surnom. Mais, promptement, la timidité se transforme en rage ; ce surnom tu le donnes à combien de personnes par semaine ? Ceci-dit, tu n’as pas encore oublié mon prénom ; et t’es-là en train de me tendre la chose pour laquelle je m’étais battue y’a quelques minutes. Et si t’es sage, je regarderais ce qui cloche avec ton arme.
- Je sais pas si je pourrais rester sage avec toi. Quoique, tout dépend de ta définition de sage.

Je ne sais pas si je peux rester sage avec toi. Je ne sais pas ce que je fais. Ce qu’il me prend. Je ne sais même plus qui parle ici. Prométhée ou bien Céleste ? J’ai l’impression de devoir faire face à un mélange acerbe de deux Moi complètement brouillés entre virtuel et réel. Je prends une petite gorgée d’eau dans ta gourde en faisant tout pour ne pas penser au fait que tes lèvres venaient à peine d’effleurer l’objet, puis je te la rend en déclarant :

- Merci.


Saisissant mon arme de façon faussement confiante, je me redresse en retirant la poussière qui est venue salir mon pantalon – mais je me ravise promptement en réalisant que j’étais déjà dégueulasse. Après avoir rangé l’objet cassé dans son étui, je rejoins Quinn en essayant de masquer mon hésitation. J’essaie de me méfier d’elle, car je ne sais ni dans quelle team elle est, ni ses réelles intentions ; mais je me persuade que dans certaines étreintes muettes, j’avais entendu son cœur battre. J’avais entendu son âme parler et je savais qu’elle n’était pas comme ça – elle pouvait me chasser, mais pas me tuer.

- Alors comme ça t’es éclaireur ? Un haussement de sourcil pour la détailler de haut en bas. Je sais très bien que la plupart des personnes qui viennent fouler ces terres sont des éclaireurs – ou bien des inconscients. Moi aussi. Un silence vite coupé. Tu sais, je m’en fou de quel team t’es, p’tit prince. Tu pourrais être de la team ennemie, ça changerait rien pour moi. Ce jeu rend les gens fous et moi avec, mais je suis pas assez folle pour te vouloir du mal. On a beau avoir passé un court moment ensemble, ça compte. Un haussement d’épaules. T’inquiètes je suis pas en train de te faire une déclaration d’amour ou un truc naze du style. Mais ça avait été une belle nuit, c’est tout.

Puis le silence reprend sa place. Je trouve en avoir trop dis, et ça m’agace. Ça agace Prométhée. Alors je me tais.
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MessageSujet: Re: Comme une ombre. (Quinn)   Comme une ombre. (Quinn) EmptyVen 12 Aoû - 3:15
Le bref instant où ses doigts effleurèrent ceux de Céleste ramenèrent des souvenirs fugaces et intenses, qu’elle chassa avec la force de l’habitude. Quinn n’était pas faite pour les relations, qu’elles soient longues ou drastiquement courtes. Elle aimait brièvement, avec une passion dévorante et un besoin sans pareil, mais elle refusait de s’attacher. Parce qu’elle avait déjà trop souffert pour une seule existence et que ce mal-être l’avait rongée suffisamment longtemps pour qu’elle décide de ne plus se laisser prendre au piège. Pourtant, elle aurait bien aimé se perdre en illusions, faire des promesses chimériques, croire à nouveau au prince et à la princesse charmants. Sauf que tout ça, ce n’était que les rêves d’une gamine indolente, insolente, rebelle et entière. Elle n’était plus entière depuis des années. Inconsciemment, ses doigts se portèrent au mousqueton rouge vif passé à sa ceinture et elle en caressa le métal froid, poli par ses gestes réguliers. Ce contact l’aida à s’ancrer de nouveau dans le présent, délaissant les draps emmêlés et les souffles brûlants pour affronter le regard devenu plus lucide de l’ESHU. Ses yeux, si brillants, si expressifs. Bien trop beaux. Elle cilla.

« Je sais pas si je pourrais rester sage avec toi. Quoique, tout dépend de ta définition de sage. » « Essaie de suivre le rythme, ça sera déjà un bon début. » Au moment où la jeune femme s’apprêtait à lui tendre sa main, l’autre empochant la gourde délestée de quelques gorgées, Prométhée se releva de son propre chef. « Franchement, Céleste : le désert ? » Elle considéra les traits tirés et usés jusqu’à la corde de son interlocutrice. « T’aurais pu… »

Un soupir, bref et excédé. Depuis quand se souciait-elle des vies que perdaient les autres ? S’assurant d’un geste que la gourde était bien refermée et en place, elle pivota sur ses talons en l’intimant de lui emboîter le pas. Elles n’avaient pas fait trois mètres que la remarque de la blonde fusa, une grimace naissant sur les lèvres de la verte. Elle aurait préféré éviter ce sujet. Pourtant, elle écouta la voix aux intonations délicates, rendue presque rauque par la soif ; sa déclaration la laissa pensive, pendant de longues secondes, jusqu’à ce qu’elle jette un regard vers elle sans cesser d’avancer. Elle plissa les paupières à cause des rayons ravageurs. C’était toujours pire avant le crépuscule.

« T’es… » Elle leva les yeux au ciel, déconcertée par la révélation. Amusée aussi par le surnom qu’elle venait de lui accoler : petit prince. Ses lippes se soulevèrent, si brièvement pourtant qu’on aurait juré qu’elle était restée impassible. « Economise ta salive, d’accord ? La dernière caverne que j’ai vu est à vingt bonnes minutes de marche, et j’aimerais qu’on fasse un détour jusqu’à l’oasis. Si je ne me trompe pas… » Elle leva les yeux vers le ciel, sa main en coupe la protégeant à moitié. « On devrait pouvoir recharger nos gourdes là-bas. Mais le froid… le froid ne vas pas tarder, et crois-moi, princesse : tu vas le détester encore plus que la chaleur. »

Glissant ses pouces sous les lanières du sac-à-dos qui pesait sur ses épaules, Daredevil tenta de caler son pas rapide sur celui de l’ESHU – inutile de l’épuiser plus qu’elle ne l’était déjà en augmentant l’allure. Gardant la tête baissée pour éviter de ruiner sa rétine sur le soleil couchant, elle laissa passer de longues minutes avant d’oser prononcer finalement quelques mots. Le silence lui pesait et la présence de Céleste en ces lieux était suffisamment surprenante pour qu’elle daigne en profiter. Cela ne l’engageait à rien, après tout. Ce n’était qu’une discussion entre deux… condamnées à mort dans un jeu stupide. Qui avaient su s’amuser le temps d’une soirée avant de disparaître respectivement de leurs vies.

« Éclaireuse, c’est pas de tout repos. Et c’est sûrement plus dangereux que le reste, parce que tu sais rarement où tu vas poser les pieds. C’est la sixième fois que je viens dans ce désert et je commence à peine à savoir où aller. »  De la manche, elle essuya son front maculé de sueur et de sable. Un temps d’arrêt. Sa salive difficilement avalée, Quinn la considéra du coin de ses onyx. « Je te tuerai pas, t’as pas à t’inquiéter de ça. En d’autres circonstances, peut-être qu’on aurait été amenées à se battre, mais je ne vois pas l’intérêt de s’épuiser en plein désert pour une vendetta qu’on ne partage de toute façon pas. » Elle haussa également les épaules. « Et puis à part si t’es CAHO, il n’y a plus vraiment de raisons de se battre. Pour le moment. » Elle guetta néanmoins sa réaction, relevant finalement les yeux vers l’horizon. Au loin, la boule de feu géante s’empalait à moitié sur les arêtes tranchantes des montagnes. Dans moins d’une heure, l’obscurité et le froid s’abattraient sur le désert ; à cette pensée, Quinn frissonna. Pour se donner contenance, elle s’adressa à nouveau à la mauve : « C’est quoi ton pseudo, au fait ? » Dans la brève hésitation qui suivit, elle décida de décliner le sien en premier lieu. « Daredevil. »
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MessageSujet: Re: Comme une ombre. (Quinn)   Comme une ombre. (Quinn) EmptyVen 12 Aoû - 12:22
COMME UNE OMBRE.
Céleste & Quinn.

- Franchement, Céleste : le désert ? Je passe sous la sonde de son regard et ça m’oblige à faire mine de regarder l’horizon pour ne pas avoir à la confronter. T’aurais pu…

Elle s’arrête lorsque moi je n’ai pas su m’interrompre. Ma voix file aussi rapidement que mes pensées et je sens bien que ma raison, elle, essaie de tirer ma langue dans le silence. Mais rien n’y fait et déjà tout a été dit. Je ne m’attends pas à une réaction de sa part – une réaction serait même contraire à sa façon d’être et d’agir depuis le début. Je m’attend juste à un énième abandon implicite qu’elle sait tellement bien articuler à l’aide d’un tas de signifiants et signifiés particuliers, qui, une fois ensemble, forment le tableau d’un souvenir qu’elle part cacher un peu partout. Dans une voiture, dans ma chambre, dans la rue, dans un désert. Mais surtout pas dans ses actes et ses dires – elle ne peut pas se le permettre.

- T’es… J’aurais cru voir un sourire se dessiner sur ses lèvres, mais cette fois-ci je suis bien certaine que ce n’est qu’un mirage. Économise ta salive, d’accord ? La dernière caverne que j’ai vu est à vingt bonnes minutes de marche, et j’aimerais qu’on fasse un détour jusqu’à l’oasis. Si je ne me trompe pas…

J’ai un court rire jaune qui s’échappe de ma bouche : elle ne me surprend pas. Je ne suis même pas déçue. Au moins, c’est bel et bien elle. Elle n’a pas changé. Semblable à l’élément qui nous entoure ; le sable, Quinn glisse entre nos doigts et se laisse bercer par le vent – seul le vent peut réellement la toucher. Nous, on se contente de la percevoir.

- On devrait pouvoir recharger nos gourdes là-bas. Mais le froid… le froid ne vas pas tarder, et crois-moi, princesse : tu vas le détester encore plus que la chaleur.

Le froid. Le froid ne me fais pas peur. C’est bien le seul élément que je connais par cœur. L’hiver à Stockholm, parfois je le passais en débardeur. On avait pas assez d’argent pour s’acheter des pulls, ou bien tout simplement nous devions faire des spectacles en plein air et ma tenue était presque plus légère qu’un fil. Alors le froid, moi, je me contente de l’embrasser. Alors que la chaleur écrasante qui est là depuis plusieurs heures, lui, me force à marcher courbée.

- Le froid ne me fait pas peur. Toi par contre, t’as l’air de pas l’aimer. Alors on va faire vite. J’ai pas envie que tu attrapes un rhume par ma faute.

En temps normal, je lui aurais dit que je l’aurais bien réchauffée. Une phrase bien bancale et limite grasse qui me fait bien rire – mais là, je suis épuisée. Épuisée d’essayer de chercher quelque chose qui n’arrivera pas – plus. Alors je lui réponds et me contente de marcher sans rien dire ; bien que mon cœur, lui, parle beaucoup trop. Il tape comme un malade et j’en ai un mal de tête insupportable.

- Éclaireuse, c’est pas de tout repos. Et c’est sûrement plus dangereux que le reste, parce que tu sais rarement où tu vas poser les pieds. C’est la sixième fois que je viens dans ce désert et je commence à peine à savoir où aller.

Elle doit jouer depuis plus longtemps que moi. Pas très longtemps, mais assez pour être venue trois fois de plus que moi ici. Je me contente de faire un léger geste de la tête pour approuver ce qu’elle dit : oui, éclaireur est vraiment dangereux. On est envoyés, soit seuls ou à deux, dans des endroits peu voire jamais visités – et on doit tout faire, à la fois pour sonder les lieux, mais aussi pour pouvoir rentrer sans crever.

- Je te tuerai pas, t’as pas à t’inquiéter de ça. En d’autres circonstances, peut-être qu’on aurait été amenées à se battre, mais je ne vois pas l’intérêt de s’épuiser en plein désert pour une vendetta qu’on ne partage de toute façon pas. Et puis à part si t’es CAHO, il n’y a plus vraiment de raisons de se battre. Pour le moment.
- Je ne m’inquiétais pas. Et si ça peut t’intéresser, je ne suis pas CAHO.

Je devine qu’elle n’est pas non plus avec les buveurs de sang. Pendant un instant, je me demande si je ne l’ai pas déjà vue chez les Eshus – mais je réalise promptement que dans cette TEAM, nous avons une tendance au mensonge plus facile qui ne semble pas coller à Quinn. Il lui reste donc plus que GAIA ou bien ATOM, mais je n’arrive pas à me décider ; certainement car je ne connais pas très bien ces deux équipes. Cependant, je préfèrerais la savoir GAIA, sachant que la chef des ATOMs voulait ma peau. Mais après ces quelques divagations, je me dis que cela ne change rien : elle est Quinn et c’est tout. On ne doit pas laisser une équipe définir qui on est – car c’est à partir de ce moment-là qu’on ne sait plus nous-même qui nous sommes.

- C’est quoi ton pseudo, au fait ?

Elle est bien plus bavarde que normalement et cela me réconforte légèrement ; on vit peut-être ce que j’aurais voulu vivre y’a quelques semaines.

- Daredevil. Je ne ralentis pas la marche mais me tourne un peu vers elle.
- Y’a une raison particulière pour avoir choisi un tel pseudo ? Je prends une petite pause avant de lui répondre à mon tour. Prométhée. Mais, appelle-moi Céleste quand même. Même ici. S’il te plait, Qui-. Daredevil.

Nous marchons et je vois l’astre en face de nous descendre à une allure hallucinante. Le temps semble rattraper son retard, et le soleil lui est fatigué d’avoir autant fait acte de sa présence toute la journée. Puis je commence à réaliser quelque chose qui me fait plonger mes mains dans mes poches.

- On va devoir dormir ensemble dans la caverne ? T’es sûre de vouloir ça ? J’peux toujours m’en aller si tu préfères. J’pense avoir vu une porte pas bien loin d’ici. Et j’ai une lampe dans mon sac.

Je ne demande pas ça sur un ton rancunier ni désagréable. Cette question est posée sans aucune amertume. Je me dis juste qu’être dans ce jeu est une punition suffisante, et si partager une nouvelle nuit en me présence l’emmerdait vraiment, alors je ferais mieux de partir. Inconsciemment, j’accélère un peu le pas ; je crois que je redoute sa réponse. Car au fond, j’aimerais juste qu’elle me dise : passons encore une belle nuit. Ici il n’y aura personne. Il n’y aura pas la vie. Juste une nuit où on pourra s’oublier à nouveau. Et après on pourra se quitter à nouveau. Le cœur réconforté par quelques tendresses échangées sans aucune ambiguïté. Mais je sais que ce ne sont que des fabulations.

Chimères meurtrières.
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MessageSujet: Re: Comme une ombre. (Quinn)   Comme une ombre. (Quinn) EmptyJeu 18 Aoû - 1:18
Quinn connaissait la forêt sur le bout des doigts, ou presque. C’était son élément après tout, son refuge autant que son tombeau ; mais le désert était une autre paire de manches. C’est aussi pour ça qu’une fois qu’il avait été découvert, elle s’était portée volontaire sur la plupart des missions visant à le cartographier. Par curiosité, par désir égoïste de faire ses preuves – perpétuellement en recherche d’approbation. Elle ne nierait, sans aucun doute, mais la gamine était comme ça. Probablement la faute à une absence paternelle, qu’elle ne tenait pourtant en rien responsable de son état actuel. Qu’elle ne blâmait ni ne blâmerait pour ses fautes. La vie n’était finalement qu’une succession de décisions plus ou moins rationnelles, plus ou moins importantes, qui menaient invariablement à cet instant précis. Peut-être qu’au fond, que Céleste recroise sa route était un signe comme un autre. Celui qu’il serait plus que temps pour elle de cesser de fuir les relations humaines. Celui qu’elle devrait probablement songer à l’après-Darwin’s Game, avec un brin d’optimisme. Mais Quinn était loin de se douter qu’en-dehors du jeu et de leur idylle sans conséquence, la jolie blonde était en train de faire son petit chemin à travers sa vie. Qu’un jour ou l’autre, elles seraient amenées à se retrouver une nouvelle fois et qu’elles devraient apprendre à composer l’une avec l’autre. Joe était plus importante que ses tentatives d’isolement.

Les mots lui venaient facilement cette fois, sans doute aidés par le fait qu’elle n’avait pas rencontré une seule âme vivante depuis plus de vingt-quatre heures. La solitude, quand bien même Daredevil s’y complaisait, finissait invariablement par lui peser à la longue. C’était le moyen le plus sûr de rester en vie dans le jeu, mais ce n’était pas forcément le plus viable à terme. L’éclaireuse leva les yeux vers l’horizon, les ultimes rayons de l’astre solaire lui brûlant pratiquement la rétine et la forçant rapidement à baisser de nouveau la tête.

« Je ne m’inquiétais pas. Et si ça peut t’intéresser, je ne suis pas CAHO. » Sa confidence semblait sincère. Quinn hocha la tête, réajustant son sac sur ses épaules. « Je m’en doutais un peu… » Devant l’air interrogateur de ses prunelles pâles, elle poursuivit : « Les quelques CAHO dont j’ai croisé la route semblaient vraiment pas nets. Du coup, je présume que l’un d’eux m’aurait pratiquement sauté à la gorge pour me dépouiller. Ils n’auraient pas pris le risque de faire une alliance, même temporaire. »

La possibilité que Céleste ait pu faire le même coup à un autre joueur avant qu’elle ne lui tombe dessus ne l’effleura pas. En un sens, c’était mieux comme ça ; tant qu’elle ignorait la part de noirceur qui sommeillait en elle, elle pouvait s’imaginer avoir croisé la route d’un ange quelque part. Un ange pâle, assoiffé, passionné, un ange qui avait embelli sa nuit avant qu’elle ne lui rende sa liberté. Pour retrouver la sienne, indépendance chérie entre tous les trésors de ce monde matériel. A sa question concernant le choix de son pseudonyme, Quinn haussa simplement les épaules. Une raison ? Peut-être, peut-être pas. Elle n’était pas arrogante au point de s’imaginer avoir de réels points communs avec le sombre héros de la licence Marvel, néanmoins elle se devait d’admettre qu’ils partageaient ce besoin pour la violence refoulé, cette envie de justice à n’importe quel prix.

« J’avais regardé le film quelques semaines avant. Je préfère la nouvelle série sur Netflix, ceci dit. Et puis j’aime bien le rouge, » qu’elle confia sur un ton badin, tentative dérisoire de diminuer son obsession incompréhensible pour la couleur carmin. « Prométhée, hein ? Comme le titan qui a apporté le feu aux Hommes ? » Elle écouta sa réponse, puis reprit : « C’est plus sage d’utiliser nos pseudonymes ici. Tu sais pas quel genre de sociopathes peuvent se cacher parmi les joueurs. Même si on est en apparence seules, une erreur est vite arrivée. »

Glissant un regard vers elle, la mécanicienne se plongea discrètement dans l’observation de ses traits tirés et creusés par sa longue errance. Pourtant, Céleste marchait d’un bon pas, ce qui attestait de sa motivation à s’en sortir vivante. De sa détermination ; au final, ils l’avaient tous un peu, cette hargne de vivre, et seuls ceux qui savaient la nourrir avaient une chance de s’en sortir ici-bas. Elle perçu sa nervosité dans ses gestes avant qu’elle ne reprenne la parole.

« Si tu avais vraiment aperçu une porte non loin, tu t’y serais rendue depuis longtemps plutôt que de t’asseoir au beau milieu d’un grand rien. Tu n’aurais pas attendu que la providence frappe, tu te serais déconnectée. Une lampe torche, c’est bien mais ça ne protège pas. Et je ne te laisserais pas partir, cette fois. » Elle releva le menton. « T’es sous ma responsabilité, que tu le veuilles ou non. D’ailleurs… » Levant brièvement la main, elle désigna l’horizon. Une lourde chape de ténèbres commençait à envahir le désert. « L’oasis ne doit plus être très loin. » Quinn s’humecta les lèvres, dodelinant de la tête : « T’en fais pas pour moi, Prom’, j’aurais passé mon chemin depuis longtemps si ta présence m’était à ce point insupportable. »

Elle le savait, pourtant, que l’Anglaise n’hésitait jamais.

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